Coronavirus Covid-19. Elan de solidarité industrielle dans la Loire et l'Ain pour produire masques et gel

Produire 100.000 masques par jour. C'est ce qu'espère réaliser l'entreprise textile de la Loire, Les "Tissages de Charlieu". Mais des dizaines de sociétés en Auvergne-Rhône-Alpes pourraient répondre au manque de matériel de protection contre le Coronavirus.
Elan de solidarité nationale.

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A Charlieu, dans la Loire, une trentaine d'employés restent mobilisés. Leur entreprise d'habillement a répondu à l'appel national de mise à disposition des chaînes de production pour pallier le manque de matériel de protection contre le Covid-19.

Les Tissages de Charlieu vont donc produire des masques.

Des masques en tissu, et lavables


Le dirigeant des "Tissages de Charlieu" explique que sa société a travaillé à la mise au point de son système de production depuis vendredi 13 mars. L'objectif est de "tisser des masques lavables et d'en produire le maximum dès cette semaine".

Eric Boël précise comment produire ces masques en tissu: "trois épaisseurs seront tissées en même temps sur chaque métier. Nous avons 80 métiers à tisser dans nos ateliers. Si toute notre capacité de production est mobilisée, cela nous permet d'envisager de produire 100.000 masques par jour dès que tout sera au point".
 
Reportage 

Le casse-tête de l'acheminement

Eric Boël indique que "Les Tissages de Charlieu" partageront leur formule de production avec le reste de l'industrie. Car la demande risque d'être énorme, compte-tenu de la rupture de stock qui se profile déjà. "Nous avons beaucoup de demandes, qui arrivent de partout : des centres hospitaliers aux centrales d'achat en passant par les particuliers" confie le dirigeant.

A la question de savoir comment acheminer la production, Eric Boël répond: "il nous faut trouver un système. Pour nous, c'est un voyage en terre inconnue".
 

Filière textile mobilisée, mais pas que...

L'appel à cet élan de solidarité nationale industrielle a été lancé par l'Etat, et une cellule spécialisée a été mise en place au sein du ministère de l'Economie afin de gérer l'ensemble des propositions de mise à disposition des chaînes de production en France.

Didier Pitrat est responsable de la Filière industrie de santé à la DIRECCTE, la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi. Il fait partie des agents, en charge de recenser les réponses des entreprises en Auvergne-Rhône-Alpes.

Ce mardi 17 mars 2020, il dit avoir traité les réponses d'une trentaine d'entreprises. "Des entreprises de la filière historique du textile, mais aussi de la plasturgie".
 

Des masques, mais aussi du matériel médical

Produire des masques est devenu une priorité. Et notamment "produire localement des masques FFP2 pour faire face aux demandes des personnels soignants, sachant que ce type de masque a une durée de protection contre le Coronavirus estimée à 4 heures", précise Didier Pitrat.

En plus des masques, il faut aussi prévoir le reste de matériel médical nécessaire à toute prise en charge dans les différents services de soins. Exemples : les sacs pour les déchets médicaux, des liens en plastique, etc. D'où la nécessité d'ouvrir cet appel à un large panel industriel.
 

La Plastics Valley de l'Ain se mobilise

A Oyonnax, la fabrication de flacons de gel hydroalcoolique a été multipliée par quatre en l'espace d'une semaine chez PRP Créations. L'entreprise est passé de "100 000 flacons la semaine dernière à 400 000 en cours de production ces jours-ci. Et 200 000 sont prêts pour livraison cette semaine" indique son président, Joël Viry.

La société de l'Ain répond ainsi, non pas à la demande de l'Etat, mais à celle émise adressée directement par les fabricants de gel. La production classique, elle, est fortement ralentie. "Quelques uns de nos clients ont fermé leurs usines, les transporteurs réduisent leurs livraisons, beaucoup de nos salariés sont rentrés chez eux" argumente Joël Viry.
 
Simon Gourgaud, délégué régional d’Alizé Plasturgie, confirme quant à lui, la solliciation de la DIRECCTE. Le syndicat s'en est fait le relais auprès de ses adhérents :"l’idée, c’est, s’ils en ont les moyens, les outils et la capacité, qu’ils se mettent à disposition pour participer à l’effort national, sur la base du volontariat. Et, les entreprises de la Plastics Valley sont solidaires." 
 
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