Les parcs resteront-ils fermés jusqu'à la mi-juillet ? En Auvergne, certains se préparent au pire et font des appels aux dons pour essayer de s'en sortir. Une situation difficile depuis le début du confinement pour lutter contre le Coronavirus COVID 19.
"Nous avons appris ce matin que votre Parc Animalier d'Auvergne allait devoir rester fermé jusqu’au 14 juillet. Nous sommes littéralement KO debout. Cela veut dire 4 mois sans aucun visiteur sur une période où vous êtes très nombreux à nous rendre visite". Voilà ce qu'on peut lire sur les réseaux sociaux depuis le 14 avril. Pascal Damois, directeur du parc d'Ardes-sur-Couze dans le Puy-de-Dôme, a posté ce message suite à l'allocution d'Emmanuel Macron. "Ca nous a mis un coup au moral, raconte le directeur du parc. Lundi soir on y croyait encore, qu'on ne serait pas concerné, mais mardi on nous a annoncé qu'on serait fermé jusqu'au 14 juillet"."Nous avons récolté 15 000 euros déjà en une semaine, ça a été notre rayon de soleil"
Au parc d'Ardes-sur-Couze, on se prépare au pire et on accuse le coup difficilement. Ce sont 850 000 euros qui ne rentrent pas pendant cette période d'avril à juillet. "Après avoir tout réduit au minimum, nous continuons à dépenser tous les mois plus de 50 000 euros pour s'occuper de nos animaux et les espaces verts, si on ne le fait pas il risque d'y avoir des animaux qui s'échappent. A la mi-juillet, il manquera dans nos caisses plus de 200 000 euros".Même si le directeur et les équipes semblaient abattus, ils ont décidé de s'en remettre aux donateurs : sur le site il est possible de faire un don, mais aussi d'acheter ses billets d'entrées à l'avance, ou encore de participer à la grande vente solidaire de la galerie Volcanic'Arts. Pour chaque œuvre vendue, 40 % des recettes seront reversées au parc, 40 % iront à l'artiste en rémunération de son travail et 20 % pour soutenir la galerie Volcanic'Arts en attendant sa réouverture. "Nous avons récolté 15 000 euros déjà en une semaine, ça a été notre rayon de soleil", explique Pascal Damois.
Le parc n'est pas menacé de fermeture mais les projets à venir pourraient être remis en question si la situation de fermeture perdure.
"Je ne vois pas pourquoi on laisserait les gens évoluer sur des sites publics et laisser fermer les parcs"
Si le parc d'Ardes-sur-Couze est dans l'inquiétude, le PAL dans l'Allier, lui ne voit pas les choses de la même manière. Arnaud Benett, directeur du parc et président du Syndicat national des espaces de loisirs, d’attractions et culturels (SNELAC), a très bon espoir que les parcs ouvrent avant le 14 juillet. "On est en train de discuter avec le gouvernement pour évoquer la réouverture des parcs d'attraction et animaliers, évoque Arnaud Benett. On peut gérer les flux dans les parcs et assurer la distanciation sociale. Ce sont des sites ouverts. Je ne vois pas pourquoi on laisserait les gens évoluer sur des sites publics et laisser fermer les parcs. C'est incohérent".80 % de l'activité des parcs entre avril et septembre
Au PAL, les équipes continuent de travailler et de s'occuper des animaux. Les travaux de l'hôtel ont été interrompus pendant 15 jours. Certaines personnes ont été mises en télétravail, ou en chômage partiel."C'est une période compliquée pour les parcs, continue le président du SNELAC. On travaille sur des périodes courtes : 80 % de nos activités se jouent entre avril et septembre. Même si on est accompagné par l'Etat, les mesures ne suffiront pas si ça dure dans le temps. Il faudra rembourser ces aides, du coup ça va alourdir les charges pour les années à venir. Même si on n'est pas les plus à plaindre".
Le directeur du parc garantit que les nettoyages pourront être multipliés et les rythmes d'entrées cadencés.