Le gouvernement a annoncé que la Suisse avait dépassé le cap des 10.000 cas du nouveau coronavirus. Le pays ne confine pas mais il entend détecter les attroupements de personnes dans l'espace public grâce aux téléphones portables.
Actuellement en Suisse, pays qui compte 8,5 millions d'habitants, 161 personnes sont décédées des suites de la maladie Covid-19 et plus de 10.600 ont été testés positives, selon l'Office fédéral de la santé publique.
La Suisse est le 5e pays le plus touché d'Europe pour le nombre de personnes infectées après l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne et la France, selon l'OMS. Ce qui peut notamment s'expliquer par le fait que la confédération compte parmi les Etats dépistant le plus au monde, avec à ce jour 91.400 tests effectués, dont 14% étaient positifs.
Dépistage mais toujours pas de confinement
La Suisse a interdit les rassemblements de plus de 5 personnes mais refuse pour l'instant de confiner sa population.
"En ce moment il serait définitivement trop tôt pour parler d'assouplissement [des mesures]. Nous devons en premier lieu avoir la preuve que nous avons atteint le pic de cette épidémie, ce qui n'est malheureusement pas encore le cas", a déclaré Daniel Koch, de l'Office fédéral de la Santé publique, au cours d'une conférence de presse à Berne.
Le premier cas avait été découvert le 24 février dans le canton italophone du Tessin, frontalier de l'Italie. Depuis, le coronavirus a fait son apparition dans tous les cantons suisses.
Plusieurs d'entre eux ont fait appel à l'armée, qui est organisée comme une milice encadrée de professionnels.
Près de 3.800/4.000 militaires ont été mobilisés pour l'instant pour répondre à la pandémie, soit "la globalité des forces sanitaires de l'armée suisse", a annoncé le brigadier Raynald Droz, chef d'état-major du commandement des Opérations, également présent à la conférence de presse.
Face à l'augmentation des besoins, l'armée va aller puiser dans les autres formations militaires, qui ont toutes des troupes sanitaires, a-t-il expliqué.
Les rassemblements interdits
Après avoir ordonné la fermeture des écoles, des cafés, restaurants et commerces autres qu'alimentaires, de santé et de première nécessité et après avoir interdit toutes les manifestations publiques et privées, le gouvernement suisse a interdit vendredi dernier les rassemblements, y compris spontanés, de plus de cinq personnes, sous peine de sanctions.
La Suisse entend s'assurer que l'interdiction des rassemblements a bien été suivie et prévoit d'étudier les attroupements dans l'espace public grâce aux données envoyées par les téléphones portables.
M. Koch a souligné qu'il ne s'agissait pas de suivre les déplacements de la population en temps réel, mais de faire une "analyse rétrospective". Ces données seront livrées par l'opérateur historique de télécoms en Suisse, Swisscom, dont la Confédération est l'actionnaire majoritaire.