Les chocolatiers angoissent à l'approche de Pâques. Malgré le manque de clients et une production en berne, ils doivent rester ouverts pour assurer des "achats de première nécessité". A Voiron, l’artisan Stéphane Bonnat ne comprend pas cette décision du gouvernement.
Ce n'est plus l'affluence des jours ordinaires. Chez Bonnat, confiseur de renommée internationale, le chocolat se vend désormais avec parcimonie, deux heures par jour seulement pour quelques clients locaux. Pour le Maître Chocolatier, la situation ne présage rien de bon. « Pâques représente 25 à 40% de l’activité des chocolatiers-confiseurs. Ça va être terrible. »
Derrière la boutique, l’atelier aussi tourne au ralenti. « On travaille sur la base du volontariat, à minima », explique l’artisan. 50 kilos de chocolat fabriqués aujourd'hui, pour six tonnes de capacité de production. Le cacao, en provenance des pays tropicaux, commence à manquer. Il est bloqué dans les entrepôts du côté d’Amsterdam.
"Ce n’est pas une activité vitale." Stéphane Bonnat, Maître Chocolatier
Dans ces conditions, Stéphane Bonnat ne comprend pas pourquoi ses salariés doivent continuer à travailler. Avec les mesures gouvernementales liées au confinement, son commerce a l’obligation de rester ouvert pour permettre d’assurer des « achats de première nécessité » pendant l'épidémie de COVID 19. « Bien que ce soit formidable de manger du chocolat et d’en fabriquer, ce n’est pas une activité vitale. Ça ne justifie pas qu’on se mette en danger ».
Avec le peu de matière première qui lui reste, le chocolatier prépare un coup à sa façon. Il veut fabriquer des tablettes à offrir au personnel soignant des hôpitaux.