Les services de santé et de secours sont aux avant-postes face à l'épidémie de coronavirus. Dans les casernes, les hommes observent des difficultés croissantes d'intervention. Et des suspicions de coronavirus sont apparues chez certains soldats du feu, pour l'heure négatives.
L’épidémie de Coronavirus s’étend dans la région Auvergne Rhône-Alpes, et les services de santé et de secours sont extrêmement sollicités. Médecins libéraux, hôpitaux mais aussi pompiers, souvent envoyés en première intention pour des "secours à personnes".
Des secours plus difficiles à organiser
Or, chez les soldats du feu, à la « base », le désarroi commence à se faire sentir. Car dans les casernes, comme dans les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), on nous a rapporté « de sources multiples et concordantes » de plus en plus de problèmes pour "monter" des interventions sur des suspicions de Coronavirus.
Première difficulté : joindre le SAMU, extrêmement sollicité par des appels de particuliers. Or, pour pompiers, le 15 est le seul à autoriser les pompiers à déclencher une opération de secours sur une cas potentiel de coronavirus.
Des équipes réduites
Autre accueil : les équipes réduites. Une fois l'opération autorisée, ce sont désormais deux pompiers au lieu de trois (en cas d'équipage composé de professionnels) ou quatre (en cas d'équipage de SP volontaires) qui se déplacent, pour limiter le risque de propagation.
Et les équipes ainsi sous-dimensionnées voient leur travail compliqué, d'autant qu'ils doivent intervenir en combinaison, avec masques et lunettes. Résultats : la durée des interventions est multiplié par deux voir trois.
La peur du coronavirus dans les casernes
Enfin, et ce n’est pas le moindre des problèmes : le risque de contamination au coronavirus de certains pompiers dans les casernes de la région.
Conscients d’être des vecteurs de maladie potentielle pour leurs proches et pour les personnes qu'ils secourent, les pompiers s’inquiètent, d’autant que des informations sur des suspicions de contamination commencent à circuler.
Un cas démenti à la Croix-Rousse à Lyon
Ainsi, un cas suspect a été rapporté à la caserne de la Croix-Rousse à Lyon, démenti depuis par les analyses biologiques. Quatre autres seraient suspectés à celle de Saint-Priest, dans la métropole de Lyon, une information non confirmée par la préfecture, seule habilitée à communiquer sur ce sujet.
Les investigations seraient en cours, mais on imagine aisément que dans le petit monde des pompiers, ces nouvelles ou ces rumeurs, c'est selon, circulent très rapidement et augmentent la tension.
Commentaire laconique d'un pompier : "il n'y aura bientôt plus personne à mettre dans les camions".
A ce jour, l'ARS, l'Agence régionale de santé recense 266 cas confirmés de coronavirus au Auvergne Rhône-Alpes. Retrouvez leur localisation sur notre carte interactive :