Avec l’épidémie de Coronavirus COVID 19, les fêtes de Pâques se dérouleront confinées à la maison. Du Puy-de-Dôme au Cantal, en passant par la Haute-Loire et l’Allier les chocolatiers s’organisent. Ils mettent en place des drive et proposent des livraisons.
Les fêtes de Pâques, cette année, se dérouleront à la maison en raison du confinement lié à l’épidémie de coronavirus COVID 19. Un coup dur pour les chocolatiers. Pour eux, Pâques est la deuxième fête après Noël, en terme de chiffre d'affaires.
Aux quatre coins de l’Auvergne, les chocolatiers se réorganisent et font tout pour assurer cette période essentielle pour eux. Ils avaient commencé leur production d’œufs, de poules ou encore de lapins bien avant la mise en place du confinement.
Commande à emporter
"Aux vues de ce qui se passait dans les autres pays, nous nous doutions que Pâques dans le magasin ne serait pas possible. Il y a trop de monde dans la boutique à cette période" explique Chantal Riol, gérante d’une chocolaterie à Aurillac dans le Cantal. Puis elle ajoute : "Nous avons décidé de mettre à jour notre site internet. Nous avons référencé tous nos produits pour que les gens puissent faire leur commande en ligne". Leur boutique est rouverte depuis le 30 mars pour accueillir les clients uniquement le matin. "Certaines commandes sont envoyées et les autres sont à récupérer en magasin. C’est une sorte de drive en magasin" précise-t-elle.A Moulins dans l’Allier, Sylvain Fournier a créé un site internet pour l’occasion. Fritures, œufs fourrés, figurines… il a référencé 240 produits. Il a également mis en place un système de récupération en magasin des commandes préparées en amont. "A peine mon site ouvert, j'ai enregistré 5 commandes et 300 visites. C’est bien pour un début" déclare-t-il.
A la tête d’une boutique pendant 26 ans à Riom dans le Puy-de-Dôme, Jean-Luc Demeuse a décidé de changer sa façon de vendre le chocolat. Il y a deux ans, il a décidé de faire les marchés et de se joindre à des producteurs locaux proposant des paniers. Le marché de Riom étant suspendu, il vent uniquement ses chocolats via le drive. "Les gens commandent des légumes, des fruits, des produits frais et en même temps leur chocolat. J’ai eu 8 commandes en une seule journée. De belles commandes de 30 euros en moyenne. C’est plutôt encouragant. Je pense que cela va augmenter dans les prochains jours" explique t-il.
Livraison à domicile
Certains chocolatiers se lancent également dans la livraison à domicile. C’est le cas de Gisèle Valette qui tient une chocolaterie-confiserie au Puy-en-Velay en Haute-Loire. "C’est tout nouveau pour moi" explique-t-elle. "Je livre les 67 communes alentours. J’ai encore fait une livraison aujourd’hui. Les clients étaient ravis. Ils viennent régulièrement en boutique mais là, confinement oblige, ils ont appelé pour être livré".A Clermont-Ferrand, Laurence Gisquet a fait le même choix. "Nous rouvrons le magasin le matin de 10h à 13h30. Nous en profitons pour préparer les commandes et l’après-midi nous faisons des livraisons. Une personne s'occupe exclusivement de cela" précise-t-elle.
Malgré toute leur bonne volonté ... les ventes vont chuter
Même s’ils s’organisent au mieux tous les chocolatiers sont unanimes : leur chiffre d’affaires va chuter. "D’ordinaire Pâques c’est ¼ de mes recettes annuelles, cette année, on en sera bien loin" souligne Sylvain Fournier. En prévision, il n’a pas fait de figurines à thème. Pour "limiter la casse", comme il dit, il propose uniquement des figurines classiques. Inquiet, il ajoute : "J’ai ouvert en décembre dernier, un second magasin également à Moulins. Je comptais embaucher une personne supplémentaire à l’automne, je sais déjà que ce ne sera pas possible".Gisèle Valette, au Puy-en-Velay, emploie exactement le même terme : "L’objectif cette année est de limiter la casse. Les gens ont peur de sortir et non pas la tête aux fêtes de Pâques". Son confrère riomois, Jean-Luc Demeuse s’attend lui aussi à "une période vraiment mauvaise". Quant à Laurence Gisquet, à Clermont-Ferrand, elle tient un discours similaire : "Je croise les doigts pour écouler les stocks. Nous ne pourrons pas revendre le chocolat. Les figurines sont trop typées Pâques. Ce sera donc de la perte sèche".
A Aurillac, Chantal Riol ajoute : "Nous allons minimiser les pertes. Si nous faisons 20% du chiffre habituel ce sera pas mal". En prévision de cette baisse des ventes, la production a été limitée dans cette boutique. Elle ajoute inquiète : "Nous avons 12 employés. Il faut les payer, c’est une période compliquée". Puis elle conclut en disant : "Le chocolat remonte le moral. Il faut profiter des fêtes de Pâques. J’espère que les gens n’oublieront pas les petits artisans".