L'Autrichien Marcel Hirscher contre le Norvégien Henrik Kristoffersen: le combat des chefs et des styles en slalom sera relevé jeudi à Zagreb pour le 50e anniversaire de la Coupe du monde de ski alpin.
La première épreuve du Cirque blanc, un slalom justement, se déroula le 5 janvier 1967 à Berchstesgaden, dans les Alpes bavaroises, remportée par l'Autrichien Heini Messner. Des skis aux piquets, les évolutions ont été importantes en un demi-siècle. Mais reste la lutte par chronomètre interposé, dont Kristoffersen et Hirscher sont des interprètes inspirées.
Avec ce duo, les autres concurrents sont quasiment réduits à viser la troisième place du podium, comme celle qui avait échu à l'Italien Stefano Gros avant Noël pour la nocturne de Madonna di Campiglio (Italie).
Dans ce match particulier, c'est bien Kristoffersen, le cadet (22 ans), qui a pris le dessus. Surnommé à ses débuts "l'asperge", en raison de son physique maigrelet, le Norvégien n'a connu que les skis carving (paraboliques) et il en joue à merveille avec son mouvement de balançoire qui anime ses jambes.
"Henrik est très équilibré, très stable et très précis (sur les skis, ndlr). Jamais il ne se trouve en difficulté dans les virages et il freine moins que les autres", avait expliqué la saison dernière Angelo Maina, directeur course chez Rossignol."Il est aussi très fort dans sa tête, cherchant tout le temps la victoire, ajoute Maina. Des jeunes aussi doués et complets physiquement, techniquement et mentalement, il y en a un tous les dix ans", avait ajouté M. Maina.
Skis à plat
Le skieur de Lorenskog, près d'Oslo, garde constamment ses skis à plat, ce qui est un gage de vitesse. Et il ne semble pas à la limite, sa dernière élimination remontant au slalom de Zagreb il y a deux ans. La différence d'âge fait que dans la capitale croate l'avantage est à Hirscher, 27 ans, trois victoires (2012/2013/2015) à zéro. L'épreuve avait été annulée par manque de neige en 2016 et 2014.
Hirscher a plus de puissance, ce qui lui permet souvent de se récupérer de fautes d'engagement. Et puis le Salzbourgeois a un cap à garder: le classement général. Il compte 231 points d'avance sur le Norvégien Kjetil Jansrud, roi du super G, et 248 sur le Français Alexis Pinturault qui, par sa polyvalence, reste probablement l'adversaire le plus dangereux.
Hirscher a fait preuve d'une régularité de métronome, sa marque de fabrique, depuis le début de saison, alignant deux victoires et six places de deuxième. Il n'y a pas de miracle: Hirscher et "Mr K" sont des boulimiques de l'entraînement. Aligner huit-dix manches de slalom ou de géant ne fait pas peur à Kristoffersen, bien dans la lignée des "Attacking Vikings".
Doublé Slovaque chez les dames
La Slovaquie a fêté un doublé historique en Coupe du monde de slalom avec Veronika Velez Zuzolova et Petra Vlhova, mardi à Zagreb, profitant de la méforme de l'Américaine Mikaela Shiffrin, qui voit là sa série de 12 succès consécutifs s'arrêter.
À deux jours de son 50e anniversaire, le Cirque blanc a même ressuscité l'ancienne Tchécoslovaquie, la Tchèque Sarka Strachova complétant le podium en Croatie.
"C'était un combat du début à la fin. C'était mon rêve d'être la reine ici. Le doublé slovaque, c'est vraiment un grand jour pour le pays", a indiqué Velez Zuzolova, dont le dernier succès en Coupe du monde remontait au 15 janvier 2016 à Flachau.
Mikaela Shiffrin a rendu ce triplé possible en enfourchant en première manche, terminus d'une série d'invincibilité de 12 slaloms sur le circuit majeur.
Mais ce record de "12 à la suite", que la double championne du monde et médaillée d'or olympique, à seulement 21 ans, détient avec la Suissesse Vreni Schneider, ogresse des piquets dans les années 80, cachait quelques faiblesses.
La saison dernière, avant sa blessure au genou droit, Shiffrin signait sa supériorité en secondes, jusqu'à trois. Ces dernières semaines, les écarts ont été plus contenus, généralement sous la seconde.