Face à la méfiance envers les vaccins à ARN messager, la Suisse va proposer le vaccin Janssen, qui ne nécessite qu’une dose.Un changement de stratégie pour convaincre les récalcitrants.
Pour convaincre les personnes méfiantes envers les sérums à ARN messager de se faire vacciner, la Suisse a annoncé, ce mercredi, qu’elle allait acheter des doses de vaccin contre le coronavirus Janssen. « La Confédération achète 150.000 doses de vaccin à JanssenGlobal. Le vaccin à vecteur viral sera livré cette semaine et distribué aux cantons la semaine prochaine. Il est destiné aux personnes qui ne peuvent ou ne veulent pas être vaccinées avec un vaccin à ARNm », a tweeté le conseiller fédéral (ministre) en charge de la Santé Alain Berset
La Confédération achète 150 000 doses de vaccin à @JanssenGlobal. Le vaccin à vecteur viral sera livré cette semaine et distribué aux cantons la semaine prochaine. Il est destiné aux personnes qui ne peuvent ou ne veulent pas être vaccinées avec un vaccin à ARNm. @BAG_OFSP_UFSP
— Alain Berset (@alain_berset) September 29, 2021
Un peu plus de la moitié des Suisses vaccinés
La Suisse, où le mouvement antivax et anti-pass sanitaire réussit à mobiliser régulièrement plusieurs milliers de personnes dans des manifestations à travers le pays, affiche un taux de vaccination nettement inférieur à celui de ses grands voisins. Et ce, malgré l’obligation de montrer son certificat vaccinal pour aller au restaurant ou au spectacle par exemple.
Au 27 septembre, presque 58 % de la population en âge d’être vaccinée (à partir de 12 ans) avait reçu les deux doses requises de vaccin Moderna ou Pfizer-Biontech, selon les chiffres du ministère de la Santé. Par comparaison, le taux est de quasi 73 % en France et un peu plus de 71 % en Allemagne. Les deux vaccins actuellement disponibles en Suisse, Moderna et Pfizer-Biontech, se basent sur l’ARN messager, une technologie connue de longue date mais mise en œuvre dans un vaccin pour la première fois depuis la pandémie de Covid-19. Elle a éveillé des craintes, infondées, de risque de modification génétique de la personne injectée.
Un vaccin à vecteur viral
Une part de 10 à 12 % de personnes ne veut pas du vaccin à ARNm, ce qui représente environ 260.000 personnes en Suisse, a indiqué Virginie Masserey, cheffe de la section contrôle des infections du ministère de la santé (OFSP) lors d’un point de presse. Elle a aussi souligné que le rythme de vaccination dans le pays restait trop lent.
Le vaccin Janssen du laboratoire américain Johnson & Johnson fait appel à une technique plus classique, dite à vecteur viral. Il ne nécessite qu’une dose mais s’avère moins efficace contre le variant Delta du virus, dominant en Suisse.
Selon Christoph Berger, le président de la Commission fédérale pour les vaccinations, une centaine de personnes seulement en Suisse présentent des risques d’allergie justifiant un vaccin non ARNm.