Covid-19: les réactions après l'annonce par Emmanuel Macron du nouveau confinement

"On est abasourdis", "Une bonne nouvelle pour les enfants"... Emmanuel Macron a annoncé un nouveau confinement du 30 octobre au 1er décembre, afin de lutter contre la deuxième vague de l'épidémie de coronavirus Covid-19. Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, les premières réactions se multiplient.

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Ce 28 octobre 2020 au soir, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé un nouveau confinement adapté, à compter du jeudi 29 minuit et jusqu'au 1er décembre minimum, compte-tenu d'une situation sanitaire "catastrophique". "Nous sommes submergés par l'accélération" de l'épidémie, a-t-il dit lors de son allocution télévisée, "la deuxième vague sera sans doute plus meurtrière que la première".

Pour justifier cette décision, Emmanuel Macron a indiqué que 9.000 patients pourraient être en réanimation en France, à la mi-novembre. "Le virus est partout", et le "nombre de contaminations a doublé en moins de deux semaines." Si rien n'est fait, il y aurait "au moins 400.000 morts supplémentaires" d'ici quelques mois.

Les écoles, collèges et lycées resteront ouverts avec un protocole renforcé. Les universités seront fermées. Le télétravail sera privilégié. Les sorties pour aller travailler seront autorisées. Les services publics resteront ouverts. Les frontières extérieures seront fermées. 

Les visites en Ehpad et maisons de retraites seront autorisées. Les bars et restaurants seront fermés. Les déplacements entre régions seront interdits, sauf pour les retours de vacances de la Toussaint, jusqu'à dimanche soir donc. 
 
D'ici 15 jours, si la situation sanitaire évolue favorablement, certains commerces pourraient ouvrir à nouveau. Mais les fêtes de fin d'année sont, peut-être bien, déjà compromises. "Restez chez vous", a imploré le président.

Les réactions

La CGPME : "Je suis inquiet pour les commerçants"

François Turcas, président de la CGPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) d'Auvergne-Rhône-Alpes, affirme son inquiétude pour les commerçants. "Je suis inquiet pour les commerçants, mais c'est la santé qui prime. On s'en remettra. Je souscris à tout ce qui a été dit. Mais eux, ils ont leurs chèques et leurs salaires. Moi je pense aux commerçants qui font eux-mêmes leurs salaires. J'espère que les aides seront applicables tout de suite. Cette fois-ci, il faut que l'on continue le travail. Il (Emmanuel Macron) n'a pas parlé de fermer les entreprises. Donc tous ceux qui peuvent travailler, il faut y aller."

L'Union des entreprises de proximité : "On est abasourdis"

Pour Pascale Jouvanceau, présidente de l'U2P : "On est abasourdis. On s'attendait à des mesures extrêmes depuis ce matin. J'espère que les aides annoncées seront concrètes, pour éviter des tragédies. Il faut éviter les suicides d'entrepreneurs. Il y en a eu lors de la première vague autour de nous. En même temps, on ne peut pas s'offusquer au vu des chiffres sanitaires. Les chiffres sont conséquents. On va donc faire comme en mars-avril pour tenir le coup. La Région, aussi, doit aider les entreprises de proximité comme l'État et le gouvernement. Nous, on fera notre part. Les commerces qui étaient fermés en mars-avril le seront à nouveau. Mais les professionnels libéraux pourront travailler, comme les artisans ou le bâtiment. Encore faut-il qu'un client accepte que le plombier vienne chez lui."

Le SNES : "Le virus ne s'arrête pas au portail d'un lycée"

Ludivine Rosset, secrétaire académique du Snes (Syndicat national des enseignements de second degré) Rhône Ain Loire, plaide pour des arrivées échelonnées dans les établissements et à la cantine : "Nous, on attend des précisions. Le virus ne s'arrête pas au portail d'un lycée. Les questions pédagogiques doivent être mises sur le tapis. Par exemple, comment diviser les effectifs ? Car on a encore des classes à plus de 30 élèves. Et il va faire trop froid pour laisser les fenêtres ouvertes dans les classes. Si on veut réduire le risque de transmission du virus, il faut réduire le nombre d'élèves par classe et, peut-être, envisager un turn-over des élèves. Certains resteraient chez eux. Pendant que d'autres viendraient en classe. Et inversement. Et puis, il y a la question des cantines. Jusqu'à 400 élèves déjeunent presque en même temps ! Les internats sont aussi très souvent un angle mort du gouvernement. L'école à distance a été un facteur d'aggravement des inégalités sociales. Donc oui, pour que les écoles, collèges et lycées restent ouverts, mais pas au détriment de la sécurité des élèves et de leurs enseignants."

La FCPE : "Une bonne nouvelle pour les enfants"

Pour Maurice Chartier, secrétaire général de la FCPE du Rhône : "Cest une bonne nouvelle pour les enfants. Ce sera compliqué pour les loisirs et les activités culturelles. Une fois de plus, c'est terminé. C'est sur cette phase-là que ce sera compliqué. Les écoles restent ouvertes, donc les élèves les plus démunis ne prendront pas trop de retard. Il semblerait que les protocoles sanitaires soient renforcés. On espère aussi qu'ils ne seront pas trop difficiles ou contraignants."

Les Petits Frères des Pauvres : "Les personnes âgées pourront être visitées"

Pour Sabine Massacrier, directrice adjointe de l'association Les Petits Frères des Pauvres : "Une chose est rassurante, c'est que les Ehpad restent ouverts. Les personnes âgées pourront donc être visitées, peut-être avec un protocole renforcé, à voir. Il reste les visites à domicile. Est-ce qu'il y aura des attestations spécifiques pour cela ? Quels seront les déplacements interdits ? Lors du premier confinement, nos bénévoles se sont pleinement mobilisés. Là, il faut assouplir le fonctionnement pour qu'ils continuent leurs visites. Est-ce que l'on reprend nos soutiens par téléphone ? Car rien ne vaut un contact physique pour les personnes isolées. Mais je suis confiante, on est agile dans notre fonctionnement."

La deuxième vague

En Auvergne-Rhône-Alpes, tous les indicateurs sont en hausse : la deuxième vague du coronavirus Covid-19 touche de plein fouet tous nos départements, mais avec de fortes différences entre eux.

Le taux d'incidence atteint les 688 pour 100.000 habitants. Dans la région, les points de vigilance restent la Loire et le Rhône, particulièrement touchés. Viennent ensuite l'Isère et le Puy-de-Dôme, mais "on voit que cela monte dans tous les départements" selon l'Agence Régionale de Santé.
Au 27 octobre 2020: près de 3.700 personnes sont hospitalisées dans la région pour la Covid-19. Près de 500 sont dans un état critique. À ce jour, 2.408 personnes sont décédées du coronavirus à l'hôpital, et 2.702 en Ehpad. Il y a eu également 11.755 personnes guéries de la maladie.
 

"La deuxième vague supérieure à la première"     

Au niveau national, la "deuxième vague" de l'épidémie de Covid-19 qui frappe la France pourrait être "supérieure à la première", car le nombre de malades en réanimation va encore "augmenter mécaniquement, quoi qu'on fasse", a déclaré mercredi le numéro 2 du ministère de la Santé Jérôme Salomon.

"C'est justement parce qu'on est dans l'anticipation" que les autorités tirent la sonnette d'alarme, alors même que les services hospitaliers ne sont pas encore arrivés à saturation, a expliqué le directeur général de la Santé devant l'Assemblée nationale sur la gestion de la crise sanitaire.

Plus de 2.900 malades du Covid-19 étaient hospitalisés en réanimation mardi, occupant ainsi la moitié des lits actuellement disponibles en France dans ces services accueillant les patients les plus gravement atteints, selon les derniers chiffres officiels. Au pic de la première vague épidémique, en avril, plus de 7.000 malades étaient hospitalisés en réanimation.

 

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