Covid : "On a perdu le contrôle, on a pas le choix, il faut tenir", estime le Conseil de l'Ordre des Médecins de l'Isère

Invité de France 3 Alpes, juste avant la déclaration d'E.Macron, le Dr Didier Legeais n'a pas mâché ses mots, ni sa colère: "c'est inacceptable de voir des jeunes s'attrouper sur les quais, ils ne réalisent pas que s'ils ont un accident de la route, on ne pourra pas les soigner, faute de lits" !

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Sur le plateau de France 3 Alpes, ce mercredi 31 mars, le Docteur Didier Legeais, au nom du Conseil de l'Ordre des Médecins de l'Isère, qui avec d'autres ont co-signé une lettre ouverte adressée à E.Macron en forme d'appel au secours dressait ce constat quelques minutes avant l'allocution du Président :

 

"On a pour l'instant perdu le contrôle, faire comme si c'était fini, ça nous conduit au drame et le drame on est dedans".

"On a pour l'instant perdu le contrôle de l'épidémie, il faut lutter contre le relâchement, et prendre des mesures supplémentaires" Plus qu'un constat, "un appel au secours, un appel au réveil de la population, pour que les gens comprennent que continuer à manger ensemble, et donner l'illusion qu'on s'en fout des mesures sanitaires, ça nous conduit au drame et le drame on est dedans, on va bientôt atteindre et même dépasser le pic de  la seconde vague " répond-il, 

Et le médecin évoque les capacités à hospitaliser, à soigner, à opérer en danger d'arrêt :"dans le Rhône on en est à 50% de chirurgie annulée, en Isère à 35% et ça va continuer, ça veut dire des milliers de patients dans toute la région privés de soins parce que certains n'ont toujous pas compris que le Covid n'est pas terminé, même s'il fait beau.

"Certes les gens disent ras-le-bol, ras-le-bol, mais le Chef de l'Etat, lui, doit représenter ce soir aussi le corps sanitaire qui dit non, pas ras-le-bol, il faut continuer, il faut tenir encore quelques semaines, que la vaccination atteigne au moins 15 à 18%, avant d'être enfin libérés pour l'été mais il faut tenir." assure avec fermeté le médecin.

"Ces fêtes sauvages sont inacceptables, alors que tant de soignants sont épuisés, que nos services sont saturés, et que tant de personnes sont en détresse profonde

Quand on évoque l'usure psychologique de la population , il la comprend et implore leur patience, mais les fêtes sauvages qui ont fleuri ces derniers temps le mettent dans une rage folle. "C'est inacceptable de voir des jeunes ou des moins jeunes, comme hier par exemple, s'attrouper sur des quais, sans masque, en se moquant de ce qui se passe au dessus-d'eux à ceux-là j'ai envie de dire , si vous avez demain un accident de la route, que vous êtes  incarcérés, on ne pourra pas vous hospitaliser car on a plus assez de lits, en réa à Grenoble, il nous reste 3 lits (...) C'est dur, mais j'ai envie de dire : il suffit de voir une seule personne, un gars de 50 ans, mourir du Covid en réa, pour comprendre que c'est une mort terrible, et qui n'est pas visible pour tout un chacun, mais qui est la réalité".

Il faut tenir encore deux mois, et fermer toutes les restaurations collectives

Quand Marie Michellier lui demande ce qu'il attend du discours à venir du Chef de l'Etat, il répond sans hésiter "qu'il demande aux Français de tenir encore, au moins quelques semaines, il faut  fermer les lieux clos où le virus circule toujours, les restaurants d'entreprise, les cantines, 70% des infections se font pendant les moments de repas .il faut lutter contre le relâchement, tenir encore un ou deux mois, que la vaccination marque son territoire".

 

 

"Nous sommes entrés dans une course de vitesse."

Quelques minutes plus tard, Emmanuel Macron annonçait de nouvelles mesures, à commencer par la fermeture des établissements scolaires pour trois semaines. Le président de la République espère ainsi contenir enfin l'épidémie, tout en misant sur l'accélération de la vaccination.

"Nous avons tous consenti des efforts importants et le virus a continué de circuler", a reconnu Emmanuel Macron."Cette stratégie a eu des effets, mais cela reste trop limité (...) nous devons donc nous fixer un nouveau cap" en demandant aux Français "un effort supplémentaire car nous sommes entrés dans une course de vitesse".

 Il a annoncé l'extension des mesures "de freinage" en vigueur dans les 19 départements sous surveillance renforcée à l'ensemble de la France métropolitaine, "dès ce samedi soir et pour quatre semaines"

Les crèches, écoles, collèges et lycées seront fermés pour trois semaines. Les étudiants vont pouvoir continuer à se rendre à l'université "pour une journée par semaine".

Les parents qui devront garder leurs enfants, qui ne peuvent pas télétravailler, auront le droit au chômage partiel. Pour les salariés, commerçants, les indépendants, les entrepreneurs et les entreprises, tous les dispositifs actuellement en vigueur seront prolongés.

Le nombre de lits de réanimation va augmenter

Dans le même temps, Emmanuel Macron a promis des "renforts supplémentaires" en réanimation, pour faire face à l'afflux de malades graves du Covid-19 et passer "dans les prochains jours" à plus de 10 000 lits, contre 7 665 actuellement. "Nous demandons collectivement ce soir un effort des soignants pour augmenter nos capacités en réanimation", a indiqué le chef de l'Etat, avant de rendre hommage à la communauté des soignants : 

 "En mars dernier, à cette heure-ci, nous les applaudissions. N'oublions pas que depuis un an, ils sont sur le pont sans relâche." 

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