En croissance depuis vingt ans, le fitness, la musculation et la remise en forme fonctionnent encore plus à Grenoble, où les activités et les salles de sport se multiplient.
Il y aurait à Grenoble plus de 80 installations et clubs de sport. Un chiffre très important. Comparé au nombre d'habitants, il fait de la capitale iséroise la numéro 1 dans le domaine en France. Et ce ne sont pas des salles vides... La plus grande propose ainsi 450 cours, chaque mois.
Autre donnée, non-officielle et difficilement mesurable : il y aurait entre 10 et 12% de pratiquants parmi la population grenobloise. A titre de comparaison : seuls 6% des Français sont inscrits dans une salle de sport, selon un sondage Toluna pour HealthCity ; et en 2010, 8% des Français (4.2 millions de personnes) faisaient de la "musculation" (à comprendre au sens large), selon l’Enquête "Pratiques physiques et sportives en France 2010".
Du CrossFit au Fight Cross
Le domaine du fitness est sans doute le plus populaire, d'autant qu'il sait se renouveler pour gagner un public toujours plus large. Même si le step et les abdo-fessiers n'ont pas dit leur dernier mot, la Zumba a été l'exemple le plus spectaculaire de cette dynamique. Son succès ne se dément pas, y compris à Grenoble, même si cette forme de "gymnastique-danse-rapide" est déjà concurrencée par de nouvelles activités.
Le CrossFit est une autre des disciplines moteurs de cet engouement dans les salles de sport. Marque déposée par son inventeur - le gymnaste Greg Glassman - en 2001, le CrossFit est en pleine démocratisation en France. L'activité fait un carton à Grenoble, où ses organisateurs ont du passer d'une salle de 175 mètres carrés à une nouvelle de 500. C'est forme de sport extrême, à même le sol. Dans cette discipline, tous les participants, quel que soit leur niveau, doivent enchaîner les mêmes exercices physiques - course à pied, gymnastique, haltérophile - à un rythme effréné, l'objectif étant de "dépasser ses limites".
Mieux. Il se pratique à Grenoble - et nulle part ailleurs - ce qui ressemble a un mélange de CrossFit et... de boxe. Le "Fight Cross" (voir notre reportage ci-dessus) a été inventé par Marco Apelé, le gérant du "Moana Club", et accessoirement ancien champion du monde de Full Contact. Avec cette discipline, qui se pratique par séance de 45 minutes, l'ancien champion promet de faire "vivre l'expérience d'un sportif de haut niveau".
A Paris, un centre de "Cross Fight" avait déjà attiré des caméras en 2013. La philosophie n'était forcément pas la même et, là-bas, tous les sports de combat étaient mêlés au CrossFit. Voilà encore une preuve du dynamisme de ce secteur sportif, où les sportifs et les disciplines rivalisent d'originalité.
Le sport ne connaît pas la crise ?
Dans notre reportage, un amateur de Fight Cross disait rechercher le "défi personnel". Globalement, un coach sportif livrait son analyse : "les gens cherchent des échappatoires à ce qui se passe tous les jours."
La croissance du fitness et de la musculation ne peut toutefois être considérée comme un simple effet de "la crise". Ce mouvement est bien plus ancien et n'a pas cessé depuis plus de 20 ans. Le secteur semble surtout avoir bénéficié du renforcement de son offre. Il s'est montré apte à se diversifier, et à se renouveler, à coups de progrès technique (comme avec les machines de musculation motorisées qui s'adaptent au niveau du sportif) et de modernisation de son image.
On trouve ainsi sur internet des mastodontes du fitness qui donnent la recette du "succès" d'un club de sport : il faudrait non seulement permettre aux "clients" d’obtenir des "résultats" en termes de poids et d’apparence, mais aussi leur proposer "un lieu fun, stimulant et motivant", ainsi que bien "communiquer" pour "créer du lien" avec et entre les participants.
Le chiffre d'affaires des clubs de fitness et musculation était de 2.5 milliards d'euros en 2013. Il a été multiplié par 10 en 15 ans.