Après deux mois de confinement lié à l'épidémie de coronavirus, le vol libre est de nouveau autorisé. Mais le parapente en tandem reste interdit. Autour d'Annecy, les moniteurs redoutent de perdre une part importante de leur activité.
Dès lundi 11 mai aux premières heures du jour, les parapentes ont de nouveau coloré le ciel au-dessus du lac d'Annecy. Après deux mois de confinement, les pratiquants n'ont pas attendu plus longtemps avant de s'élancer depuis le col de la Forclaz, l'un des sites de décollage les plus reconnus de France.
Dans le cadre de la stratégie nationale de déconfinement, le Ministère des Sports a en effet autorisé la reprise du vol libre, qui regroupe cinq disciplines aériennes de pleine nature : parapente, deltaplane, kite, cerf-volant et boomerang. "Pas encore partout et pas comme avant, mais notre liberté progresse", se félicite la fédération française de vol libre (FFVL).
Activité limitée
Les parapentistes peuvent donc à nouveau voler en individuel. Et les structures de parapente peuvent également redémarrer l'enseignement, à condition de respecter les recommandations émises par la fédération pour la reprise d'activité.
A Talloires, l'école "les Passagers du Vent" prévoit de rouvrir les stages dès lundi prochain. Mais avec un nombre d'élèves limité. "On est contraint par la règlementation qui nous impose d'occuper un siège sur deux dans les mini-bus pour monter au point de décollage", détaille Pierre Denambride, le directeur de la structure. "On ne pourra monter que quatre élèves au lieu de sept".
En conséquence, le club de Talloires redoute "un gros manque à gagner" et envisage même de "baisser les rétributions des moniteurs". "Sur des stages à quatre on va perdre de l'argent. Un stage engendre beaucoup de frais. Il y a l'amortissement du matériel, du véhicule, les moniteurs à rétribuer..."
Baptêmes interdits
Chez Takamaka Annecy, le directeur Laurent Lapeyre envisage aussi de remettre ses moniteurs au travail "dès qu'il y aura des clients pour les stages". Mais dans cette structure, l'enseignement du parapente ne représente que 10% de l'activité. Le professionnel espère surtout la reprise des baptêmes, qui représentent "3000 à 4000 vols par an".
Mais pour l'heure, le vol en biplace reste interdit car, selon la FFVL, il "met le passager et son pilote en contact proche et prolongé et donc dans l’impossibilité de respecter les règles sanitaires". Pour permettre la reprise, les comités départementaux travaillent à mettre en œuvre des préconisations supplémentaires. "Le problème c'est qu'on nous demande des désinfections régulières et on n'a pas encore de produits désinfectants adaptés au matériel de parapente comme les sangles ou les suspentes", ajoute Pierre Denambride.
S'ils sont satisfaits de pouvoir reprendre l'activité, même partiellement, les professionnels ne croulent pas encore sous les demandes. Ils craignent de perdre une partie de leur clientèle du fait de la limitation des déplacements à 100 kilomètres. "On est la dernière roue du carrosse", regrette Laurent Lapeyre. "Les restaurateurs ont perdu beaucoup mais quand ils vont rouvrir, ils vont refaire du chiffre d'affaires. Nous, même si on ouvre, on n'aura pas de clients".