Déconfinement et retour à l'école : en Auvergne, un casse-tête pour les maires ruraux

Tous les élus ne sont pas prêts à accueillir des élèves dans leurs écoles à partir du 11 mai. Le déconfinement constitue un véritable casse-tête pour les maires ruraux de l’Alllier, du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme.
 

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L'Elysée a annoncé plusieurs axes directeurs du déconfinement jeudi 23 avril, à l'issue d'une réunion d'Emmanuel Macron avec les représentants des maires de France, par visioconférence. Il ne se fera pas région par région, mais il devra être adapté. Le retour à l'école se fera sur la base du volontariat.

Du cousu main

Sébastien Gouttebel, président de l’association des maires ruraux du Puy-de-Dôme, interprète ces déclarations : « Ce que j’ai compris, c’est le terme de cousu main. Chaque maire aura la liberté d’organiser les choses en concertation avec les enseignants. Mais qui dit liberté dit risque d’avoir des enfants pas traités de la même façon sur l’ensemble des territoires ».
Pour Dominique Bidet, président de l’association des maires ruraux de l’Allier, « Cousu main signifie que chacun s’adapte à sa façon. Même si l’école doit être unique et solidaire au niveau national, il y a trop de gens aujourd’hui qui sont en attente d’une reprise. Se pose le problème de l’inégalité des chances : un certain nombre d’enfants sont déconnectés, ont même lâché, malgré les efforts. On est dans une certaine somme d’inconnues aussi pour les masques, le gel hydroalcoolique. Maintenant ce n’est plus la responsabilité de l’Etat mais des maires et cela pose problème ».

Trop d'inconnues

Dominique Bidet, président de l’association des maires ruraux de l’Allier, indique : « On peut parler de casse-tête mais nous avons toujours cette notion de service public à faire valoir, même dans des moments difficiles. On a aujourd’hui trop d’inconnues pour pouvoir enclencher le processus et être dans une réponse presque définitive à nos parents d’élèves ». Parmi les inconnues, figure le nombre d’enseignants qui reprendront le travail, la reprise du transport scolaire, la possibilité d’ouvrir la cantine et les choix à faire si un nombre maximal de 15 élèves par classe est retenu.

On ne va pas accueillir beaucoup de gamins

Autre inconnue : le nombre d'enfants à prendre en charge. Jean-Pierre Soulier, président de l’association des maires ruraux du Cantal, estime : « A titre personnel, sur ma commune du Vigean, l’école a été réquisitionnée pour l’accueil des enfants du personnel soignant. On n’a pas fermé. A la rentrée, nous allons accepter les enfants, mais apparemment, les deux tiers des parents ne veulent pas faire retourner les enfants à l’école. A mon avis, on ne va pas accueillir beaucoup de gamins ».

Un retour à l'école nécessaire

Mais pour Pierre Gentes, président de l’association des maires ruraux de Haute-Loire, la priorité est bel et bien le retour à l’école : « Il faut que les enfants retournent progressivement à l’école. La question est de savoir comment on fait. Vont se poser la question des masques, des locaux où il n’y aura pas plus de 15 enfants par classe, des enseignants pour gérer les groupes, des moyens en personnel municipal ». Pierre Gentes estime que la question du retour à l’école n’est pas plus compliquée à gérer dans les territoires ruraux. Il nuance : « Il y a le problème de la distance, des transports scolaires. La question du ramassage scolaire est à mettre sur la table. Pour les cantines, il faut garder des distances de sécurité entre les enfants. Nos territoires ruraux ne sont pas défavorisés par rapport à la ville. Mais on est dans le cas par cas. Chaque commune va apporter sa propre réponse ».

Ne pas devenir des boucs-émissaires

Les maires ruraux évoquent aussi les réticences du personnel communal à reprendre le chemin de l’école, par peur de la contamination. Pierre Gentes, président de l’association des maires ruraux de Haute-Loire, ne tient pas à ce que les maires deviennent des boucs-émissaires. Il prévient : « Nous, maires ruraux, faisons le maximum pour servir les enfants et les familles. Nous allons tout mettre en œuvre pour assurer les services. Il ne faut pas que de l’autre côté des parents un peu compliqués viennent nous dire qu’ils ont mis leur enfant à l’école et qu’il est revenu à la maison avec le virus. Il ne faudra pas nous accuser d’avoir fait rentrer le virus dans les écoles et dans les familles ».
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