Les députés ont adopté mercredi des amendements, contre l'avis du gouvernement, pour faciliter les tirs de prélèvement de loups dans les territoires de montagne en s'écartant du cadre juridique national et européen.
Adoptés à l'occasion du projet de loi Montagne, ces amendements présentés et soutenus par de nombreux élus de départements montagneux de tous les bancs précisent que "les moyens de lutte contre les grands prédateurs d'animaux d'élevage sont adaptés, dans le cadre d'une gestion différenciée, aux spécificités des territoires, notamment ceux de montagne".
"Le loup massacre le pastoralisme"
"Les loups se sont reproduits de manière massive, les espèces à protéger ce sont les brebis et non plus les loups. Le loup massacre le pastoralisme", s'est emportée la député PS des Hautes-Alpes Karine Berger.
Pour l'UDI Philippe Folliot (Tarn), "le loup est une espèce invasive". Selon Annie Genevard (LR, Doubs), cet amendement permettra "d'autoriser davantage de tirs là où le danger est le plus manifeste".
Les auteurs de l'amendement jugent que "le principe de protection stricte des espèces contenu dans la Convention de Berne et la Directive Habitats n'est plus adapté pour ces grands prédateurs qui nuisent aux systèmes d'exploitation agro-écologiques de notre pays".
Opposition du gouvernement
Le ministre de l'Aménagement du Territoire Jean-Michel Baylet a plaidé en vain que "la politique actuelle était équilibrée", rappelant que Ségolène Royal avait relevé de 12 à 36 le nombre de loups pouvant être tués chaque année, dans le cadre d'arrêtés préfectoraux.
En 2015, près de 9.000 bêtes, essentiellement des ovins, tuées par des loups ont fait l'objet d'une indemnisation. Les députés ont également voté un amendement de la rapporteure Bernadette Laclais (PS) pour que l'indemnisation des éleveurs soit inscrite dans la loi et pas seulement dans une circulaire.
Le vote par scrutin public sur ce texte aura lieu mardi 18 octobre à l'Assemblée nationale.