Affaire Mounier à Saint-Étienne, dérapage de Lopes pour Lyon : la rivalité entre l'ASSE et l'OL, qui s'affrontent dimanche au stade Geoffroy-Guichard pour la 23e journée de Ligue 1, a repris de plus belle sur fond de violences entre supporters.
Cela va être une des "attractions" du derby : Anthony Lopes dans les cages de l'OL à Saint-Etienne sous le nez des supporters verts ... chauffés à blanc. Rappelez-vous : mardi, à Marseille en Coupe de France, le portier originaire de Givors (Rhône), à mi-chemin entre Lyon et Saint-Étienne,
a rayé le nom du club stéphanois du palmarès de la compétition, inscrit sur le numéro de son maillot.
Une provocation de plus dont Lopes a dû s'excuser dans le quotidien Le Progrès, qui paraît aussi bien dans le Rhône que dans la Loire. Peine perdue face à l'ampleur prise par son geste sur les réseaux sociaux. "Je ne pensais pas que cela prendrait de telles proportions", a-t-il avancé en guise
d'explication. "Si j'ai blessé ou dénigré l'ASSE, j'en suis désolé. Ce n'était pas mon intention."
Un happening qui titille sérieusement les ultras stéphanois après leur crise de nerf liée à l'affaire Mounier. Devant l'annonce de l'arrivée d'Anthony Mounier, prêté aux verts pour six mois par le club italien de Bologne, des menaces très violentes d'une minorité de supporters, issus notamment d'un groupe d'ultras pourtant auto-dissous, ont eu raison de la volonté des dirigeants stéphanois de renforcer leur attaque.
Son tort ? Sa formation à l'Olympique lyonnais et des insultes datant de 2012, à l'occasion d'une victoire de son équipe de Nice à Geoffroy-Guichard (3-2): "On les baise, les Verts", avait-il lancé pour fêter le but victorieux à la dernière minute. Mounier avait demandé, la semaine dernière, à rencontrer les supporters hostiles à son arrivée pour s'expliquer, avant d'être exfiltré vers l'Italie.
Derby : du brutal sur les banderoles et hors des stades
La rivalité entre les deux clubs remonte au premier derby, en 1951. Elle s'est accentuée dans les années 1960 mais restait globalement bon enfant
jusqu'à l'arrivée des groupes ultras dans les tribunes des stades français dans les années 1980. Avec un pic en 2007 et des banderoles côté vert "La chasse est ouverte: tuez-les!" et côté lyonnais "Stéphanois, ordures consanguines!". Les déclarations ou comportements des dirigeants des deux clubs jettent aussi parfois de l'huile sur le feu.
Depuis quelques années, le théâtre des affrontements entre supporters des deux camps dépasse les stades et les violences - agressions, courses-poursuites, batailles rangées sur terrain vague, etc. - conduisent devant les tribunaux. En mars 2016, un homme présenté comme un ex-ultra lyonnais avait été condamné par le tribunal de Saint-Étienne à un an d'emprisonnement, dont six mois avec sursis, pour avoir participé à l'agression d'un employé de banque supporter des Verts.
En septembre 2015, dix ultras verts avaient saccagé un buffet de mariage dans le Beaujolais à coups de barres de fer, de battes de baseball et de matraques, croyant alors s'en prendre à un fan de l'OL. La noce visée n'était pas la bonne mais la justice les a condamnés depuis.