Les corps de deux alpinistes ont été retrouvés dans la goulotte Boivin, située dans le massif des écrins. La CRS des Alpes est intervenue de 5h, ce jeudi matin à midi pour "déloger" les cadavres de la glace dans laquelle ils étaient pris depuis plusieurs mois.
Alors qu'elle évoluait dans la goulotte Boivin, dans le massif des Ecrins, une cordée, formée de deux alpinistes a découvert deux corps d'une autre cordée, pris dans la glace.
Les secours en montagne de Grenoble (CRS Alpes) sont intervenus très tôt ce jeudi matin. Cinq secouristes ont été hélitreuillées dans la goulotte afin de libérer les corps.
Une opération délicate qui a pris sept heures.
Les secouristes de l'Alpe-d'Huez ont pu redescendre les corps au hameau de La Bérarde, sur la commune de Saint-Christophe-en-Oisans et les ramener à Grenoble.
Les deux corps, distants d'une cinquantaine de mètres, étaient congelés, l'un accroché à la paroi et l'autre suspendu à une corde, à environ 3.500 mètres d'altitude, sous le Dôme des Ecrins.
Il pourrait s'agir de deux des trois alpinistes italiens disparus en novembre dernier. Aucun papier d'identité ne permet de l'affirmer mais les hommes portaient des objets (bouteilles d'eau, etc...) de marque italienne.
Les corps, parfaitement conservés, pourraient être identifiés demain par les familles italiennes des alpinistes disparus cet hiver.
Damiano Barabino, 32 ans, cardiologue à Gênes et alpiniste chevronné, Francesco Cantù, 41 ans, chef du département de cardio-chirurgie à Lecco, et Luca Gaggianese,
49 ans, instructeur au club alpin italien de Milan, avaient disparu fin novembre sous le Dôme des Ecrins.
Partis le dimanche 25 novembre du lieu-dit le "pré de Madame Carle" (1.874 mètres d'altitude), dans les Hautes-Alpes, ils avaient réalisé avec succès l'ascension de la barre des Écrins (4.102 mètres) par la goulotte Gabarrou-Marsigny, une voie glaciaire de 1.250 mètres de long cotée "extrêmement difficile".
Pour une raison inconnue, les trois hommes avaient passé une première nuit à 3.900 mètres d'altitude, sous le Dôme des Écrins, puis avaient alerté les secouristes
le lendemain matin. La météo rendait alors impossible les secours par hélicoptère, les gendarmes de Briançon avaient tenté de leur venir en aide à pied mais avaient dû rebrousser chemin en raison des risques d'avalanche.
Un des alpinistes avait appelé son père le lundi 26 novembre après-midi pour lui dire qu'ils allaient tenter de redescendre en rappel. Depuis lors, ils n'avaient plus donné de signe de vie. La dernière géolocalisation de leur téléphone portable remontait au lundi soir. Les jours suivants, les recherches avaient été rendues très difficiles par des chutes de neige quasi interrompues. Elles avaient dû être interrompues au bout d'une semaine.
Les alpinistes étaient visiblement en train de descendre la voie et avaient déjà effectué les deux tiers du parcours.