Les start-up (autrement dit les jeunes pousses en français) sont souvent présentées comme le fer de lance du dynamisme économique. Fortement ancrées dans le digital et le numérique, elles ont vocation à faire émerger de nouveaux emplois en France et en Auvergne.
"Une start-up, c’est une jeune entreprise innovante à la recherche d’un modèle d’affaire reproductible" explique Olivier Bernasson, le président de Clermont Auvergne French Tech. En Auvergne elles seraient 338 selon le site alloweb.org, un site d’information dédié à l’actualité des start-up en France et dans le monde. Mais pour avoir une vision plus juste il faut intégrer celles qui ont réussi et volent de leurs propres ailes et celles qui ont échoué. Car l’échec fait partie de ce nouvel entreprenariat comme le disait le 15 juin 2017 au salon Vivatech le Président de la République Emmanuel Macron : "Notre système en Europe a été pensé pour l’après-guerre pour une économie de rattrapage. Nous sommes rentrés dans une économie de l’innovation où les cycles sont plus courts, où l’échelle est mondiale, où l’échec n’est plus aussi dramatique".
"Les mentalités ont évolué" dit Isabelle Mounier, la directrice de l’incubateur BUSI fondé en 1999 à Clermont-Ferrand "aujourd’hui nous avons des entrepreneurs dont le projet n’a pas pu aboutir et qui peuvent revenir dans le système pour mener un nouveau projet. Ça n’aurait pas été concevable il y des années de ça. On leur redonne leur chance". Et pour éviter de rater son lancement, mieux faut être accompagné. Les systèmes d’incubation comme celui porté par l’Incubateur BUSI, ou plus récemment le Bivouac à Clermont-Ferrand permettent de structurer son lancement, de profiter de conseils et parce qu’on y entre après sélection de bénéficier d’une recommandation appréciée par les investisseurs financiers.
Digitales et numériques ?
On a vite fait de classer ces entreprises dans le monde des technologies numériques car il est vrai qu’elles utilisent toutes les ressources procurées par l’informatique, l'intelligence artificielle ou l'innovation de rupture, la deep tech en langage spécialisé. Mais l’Auvergne compte aussi un grand nombre de start-up dans les domaines de la médecine, des déplacements, de l’environnement ou du commerce. Mais "la technologie n’est jamais qu’un outil qui confère cet avantage compétitif et cette innovation. Ce qui est intéressant c’est d’avoir une offre de valeur qui corresponde à un besoin du marché" précise Yannick Izoard, directeur général délégué de Clermont Auvergne Innovation qui organise le transfert du savoir-faire créé par les centres de recherche vers l’industrie.
Quoiqu’il en soit, elles portent en elles les emplois de demain, comme le faisaient les PME de la fin du 20ème siècle, et la réalité de ces entreprises c’est un long parcours de 18 à 24 mois le plus souvent entre l’idée et sa concrétisation. Avec une forte motivation pour l’innovation : "Quand on a monté Koboo, ou les autres projets que j’ai fait à BUSI, on avait vraiment la volonté de changer quelque chose. La première boite que j’ai monté c’était de faire des tests de médicaments sur des cellules et pas des animaux, et là ce qu’on a voulu faire c’est changer la façon de prendre les vélos chez les loueurs dans le tourisme, c’est vraiment d’apporter de la nouveauté" dit Nicolas Roussel le directeur délégué de Koboo.