Samedi soir à Lapalisse, dans l'Allier, c'était "soirée soupe". Mais pas n'importe quelle soupe : une disco-soupe, préparée en musique, avec des légumes pas assez beaux pour être commercialisés. Cette opération se déroule dans le cadre du mois de l'économie sociale et solidaire.
Dans une bonne disco-soupe, il y a autant de notes que d'ingrédients. Pour la musique, c'est selon le goût de chacun. Pour les légumes, il est préférable de choisir ceux de saison. Ajoutez une dose de bonne volonté et la préparation peut commencer. "C'est un principe que j'aime bien parce que c'est un moment qui nous permet de rencontrer d'autres personnes", confie Camille Cadet, qui vient de Loddes (Allier). "Éplucher les légumes tout seul c'est un peu chiant , c'est même plutôt pas très marrant, mais là, le faire ensemble en rencontrant d'autres personnes, pour manger ensemble, en se disant aussi qu'on contribue à gâcher moins de nourriture, c'est un peu plus sympathique", estime Antoine Arquié, habitant Moulins.
Pommes de terre, carottes, pâtissons, choux ou encore des rutabagas... Les légumes pas assez beaux pour être vendus ont été fournis par un supermarché de Lapalisse et des entreprises de maraîchage. C'est une compagnie professionnelle de théâtre, associée à un collectif de l'économie sociale et solidaire du Pays de Vichy-Auvergne, qui est à l'origine de l'aventure. Objectif : sensibiliser au problème du gaspillage et défendre une autre façon de consommer. "C'est pour fédérer, pour montrer, pour mettre en place des actions à échelle d'exemple contre le gaspillage alimentaire... mais aussi pour dire qu'on peut tous ensemble se mettre en place et créer des événements, des échanges, des rencontres et des économies, chacun à son échelle et à l'échelle d'un territoire rural", explique Claude Ruby, metteur en scène de la compagnie "Patati & Patata" et co-organisatrice de la disco-soupe.
Les locaux ont été mis à disposition gratuitement. Quelques fonds ont été trouvés pour la communication. Tout le reste a été apporté par les participants. Jean-Marc Petitel, par exemple, a prêté sa marmite. Pendant la cuisson, la salle accueillera des groupes ou des chanteurs locaux. Ensuite la soupe sera distribuée gratuitement à qui le veut. L'opération commence à avoir du succès. Simultanément à Lapalisse, 13 autres disco-soupes ont été organisées dans toute la France, dans le cadre du mois de l'économie sociale et solidaire.