Drame du téléphérique du Mottarone : un an après la mort des 14 passagers, que sait-on des causes de l'accident ?

Le 24 mai 2021, la cabine numéro 3 du téléphérique reliant Stesa (Piémont) au sommet du Mottarone, se décrochait de son câble et entrainait dans sa chute la mort de 14 touristes. Un an après, les conclusions du juge d'instruction de Verbania pointeraient les défauts de visites périodiques d'un équipement qui n'aurait pas été contrôlé depuis 2016.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

A quelques jours de la publication des conclusions des experts, certaines révélations ont déjà fuitées dans la presse italienne. Elles ne laissent guère de doute sur les conséquences des manquements relevés dans le calendrier des visites périodiques auquel le téléphérique aurait dû être soumis .

Frein d'urgence désactivé et câble rongé de l'intérieur 

Quelques jours seulement après le drame, le procureur de Verbania, Olimpia Bossi avait fait avouer au dirigeant de la société exploitante et à son chef d'exploitation qu'ils avaient bien connaissance du dysfonctionnement de l'appareil. Et qu'ils avaient en conséquence, décidé de désactiver le frein d'urgence au moyen d'une "fourchette" (une pièce métallique permettant de continuer malgré tout l'exploitation).

D'après le "Corriere della Sera", les expertises auraient mis en lumière que la mauvaise manutention de l'appareil de remontée mécanique était à l'origine de l'accident : "Faute de contrôle périodique, tous les 3 mois, la corrosion aurait miné et fragilisé au fil de 5 années, la partie la plus délicate du câble tracteur, jusqu'à ce qu'il cède de fatigue le 23 mai 2021", explique le quotidien milanais.

Le câble se serait ainsi cassé à un mètre et demi du point d'attache de la cabine (un cône d'acier soudé a été, lui, retrouvé intact) sur la remontée. Il ne manquerait au juge qu'une analyse au microscope électronique de chaque brin d'acier du câble pour conclure qu'avec une visite régulière (préconisée tous les 3 mois), la corrosion n'aurait pas pu s'installer à l'endroit où le câble a cédé.

Une corrosion qui pourrait être le résultat de l'action de l'eau de pluie. En pénétrant entre les brins d'acier qui composent le câble, elle les aurait fait rouiller peu à peu. Autre possibilité : des restes de chlorure de zinc. Un agent hautement corrosif, résidu des travaux de soudure opérés sur le cône d'attache de la cabine. Une substance qui s'élimine normalement à la suite d'un lavage décidé lors d'une visite.  

Mais d'après les expertises, si les freins avaient été en mesure de faire leur travail, les passagers auraient juste ressenti une forte secousse lors de la rupture du câble et une grosse frayeur causée par la chute de quelques mètres de la cabine, mais n'auraient pas péri après une chute vertigineuse et l'écrasement de la cabine au sol.

C'est le 30 juin, que les experts devraient remettre l'ensemble de leurs travaux au juge. La prochaine audience en justice se tiendra à Verbania, au siège de la province. Elle a été fixée au 14 juillet prochain. 

Le drame d'Eitan, 6 ans, seul rescapé

Au-delà des poursuites judiciaires pour les 12 personnes mises en examen (dont le propriétaire de la remontée mécanique, son directeur d'exploitation et un responsable de la sécurité), il reste le drame vécu par un petit garçon : Eitan, 6 ans.

Seul rescapé de l'accident, il a perdu en quelques secondes ses parents, son petit frère et ses arrières grands-parents. Un deuil immense dont le fardeau s'est trouvé alourdi depuis, par une sordide querelle de famille.

Confié à la sœur de son père, qui vit à Pavie près de Milan, il a été emmené en Israël par son grand-père maternel lors d'un enlèvement rocambolesque 4 mois après l'accident. S'en est suivie une longue bataille juridique entre les deux branches de sa famille pour obtenir sa garde légale. 

Revenu en Italie et confié à nouveau à sa tante paternelle, Eitan ne s'en retrouve pas moins toujours au centre d'une guerre de procédures : sa famille israélienne voulant à tout prix qu'il soit éduqué selon les préceptes de la religion juive et non catholique.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information