Vendredi 3 juin 2016, Johnross Cooper a écopé de 13 ans de réclusion criminelle lors de son procès en appel devant la cour d' assises de la Haute-Loire.
En première instance, au mois de février, il avait été condamné à 15 ans.
Johnross Cooper répond de « violence avec usage ou menace d’une arme ayant entrainé la mort sans intention de la donner ».
Les faits s’étaient produits lors de la fête de la musique à Vichy, dans la nuit du 21 au 22 juin 2012.
Une bagarre entre jeunes, presque banale, sauf qu’à terre Cyril Cailbault, qui a reçu un coup porté avec une paire de ciseaux, ne pourra pas être ramené à la vie.
Deux autres personnes seront sérieusement blessées, une troisième plus légèrement.
Pour ces faits, en février dernier, Johnross Copper, 26 ans, né à Sainte-Lucie aux Antilles, sera condamné par la cour d’ assises de l’Allier à 15 ans de réclusion criminelle.
« Les vieux démons infantiles »
Durant cette première journée du procès en appel, au Puy-en-Velay ce jeudi 2 juin 2016, c’est la personnalité de l’accusé qui a été passée au peigne fin.Dans le box, le jeune homme impeccable dans sa chemise blanche et sa veste de ville, écoute et participe.
Il écoute notamment l’expert psychiatre, le Docteur Moreau, dire qu’il ne présente pas de « dangerosité psychiatrique » malgré une « fragilité psychique »
Il l’entend évoquer ses « vieux démons infantiles » qui le poussent à une conduite déviante et à l’addiction au cannabis et à l’alcool.
On apprend que lorsqu’il a 9 ans, son père meurt dans un règlement de comptes lié aux stupéfiants, on apprend aussi que sa mère quitte Sainte-Lucie et le laisse pour fonder une autre famille, qu’il ne se sent pas aimé par son beau-père mais qu’il finira plus tard par rejoindre sa mère seule avec ses deux demi-sœurs à Vichy dans l’Allier…
Il est impulsif mais ce n’est pas un psychopathe ni un tueur en série…
A plusieurs reprises, le caractère impulsif non contrôlé de Johnross Cooper est souligné par les experts.« Ils nous ont attaqués » expliquera t-il à l’expert-psychologue pour présenter son geste criminel comme un acte de défense.
Il explique aussi l’arme blanche qu’il portait sur lui cette nuit là, des ciseaux utilisés pour couper le cannabis, « pour se protéger contre une agression », en lien avec son passé familial et la disparition brutale de son père.
Pour autant, le psychologue, qui dépose par vidéo transmission, n’hésite pas quand le président Dominique Brault l’interroge :
« On n’a pas à faire à un psychopathe ni à un tueur en série et sa réadaptation est possible avec des soins pour qu’il sorte du passage à l’acte impulsif ».
"Il incarne la violence"
Si la défense va s’appuyer sur une possibilité de réinsertion, étayée par le fait qu’il suit des soins et une formation en prison, les avocats des parties civiles, pour leur part (représentant les parents et amis de la victime) ne voient que la violence de l’individu.« C’est quelqu’un de très violent, qui n’a aucune empathie pour les victimes et qui n’arrive pas à se remettre en question », déclare M° Nicolas Sabatini.
Son confrère clermontois Gilles-Jean Portejoie l'appuie : « la violence est sa seconde nature, est-ce qu’on se rend à la fête de la musique avec un clou de 13 centimètres et des ciseaux de 16 centimètres ? Il était prêt à en découdre ! ».
Après deux jours de procès, Johnross Cooper a été condamné à 13 ans de réclusion criminelle.
L'avocate générale avait requis une peine "qui ne soit pas inférieure à 15 ans". Les jurés ont été plus cléments.