Il y a 20 ans, nous passions à l'euro. Aujourd'hui, les billets en francs ne valent plus rien mais Edouard Leveugle en a gardés pour se souvenir et garder trace du passé.
Edouard Leveugle est un collectionneur, expert en achat vente d'objets de collection. Il aime garder des objets du quotidien, non pas par nostalgie mais pour conserver des éléments de notre histoire si récente soit elle. Parmi ses objets fétiches, un minitel et un téléphone à cadran.
Pour savoir où on va, regardons d'où on vient
Edouard Leveugle a gardé également des francs soit en pièces soit en billets. "C'est notre histoire même si ça ne date que de 20, 30 ou 40 ans". Les francs l'ont accompagné une grande partie de sa vie. Ils lui rappellent de bons souvenirs : les tours de manège à la fête foraine, la possibilité de mettre du 2-temps dans sa mobylette quand il arrivait à économiser, les premières sorties...
Et apparemment il n'est pas le seul à plonger dans ses souvenirs à la vue d'un ancien billet. Quand il les ressort lors d'un diner, il sait d'avance que tous les convives vont immédiatement raconter des anecdotes. "Les francs ça les fait parler, pas l'euro".
Tout compte pour ce collectionneur le papier, la taille, les figures qui ornaient les billets : Pascal, Saint-Exupéry, la Marianne aux seins nus du billet de 100... Des petits bouts de notre vie contemporaine.
Dans sa collection, Edouard a aussi un bloc de confettis confectionnés à partir de billets de 500 francs par la Banque de France. 250 000 francs massicotés en petits bouts. Ce collector a été distribué à quelques personnes. Il en a fait l'acquisition dans une brocante et l'a gardé intact dans son emballage.
Le smic, c'est deux billets de 500 euros
Ancien chef d'entreprise, il se souvient très bien du passage à l'euro. Quelques-uns de ses salariés sont venus le voir dans son bureau, leur bulletin de salaire à la main et lui ont dit " Vous vous êtes trompés sur mon salaire, il n'y a pas assez". La somme passée en euros leur semblait plus faible que du temps du franc. " Ça a été compliqué" se souvient-il. "C'était psychologique. Sur leur fiche de paie, il y avait moins de 1 000, donc ils avaient moins d'argent" explique-t-il.
Quand il sort un Pascal et qu'il le place à côté d'un billet de 50 euros, la différence est flagrante. "Un billet de 500 francs, c'était gros. On le pliait beaucoup pour qu'il rentre dans le portefeuille. On était content d'avoir ça dans la poche".
Aujourd'hui, la somme équivaut à 76 euros. Un montant plus banal dans la vie quotidienne.