Centrale du Tricastin : EDF révèle une fuite de Tritium de son site drômois

EDF a annoncé mercredi soir qu'un taux anormalement élevé de tritium avait été découvert en novembre dernier dans les nappes phréatiques sous la centrale. Les associations déplorent un manque de transparence d'EDF qui a attendu 11 semaines avant de communiquer.

Le CNPE du Tricastin a déclaré en novembre dernier un événement significatif pour l’environnement, concernant la détection d’un marquage en tritium de l’eau souterraine contenue dans l’enceinte géotechnique située sous la centrale. La valeur d’activité de 1150 Bq /l était légèrement supérieure au seuil déclaratif fixé à 1000 Bq/L. Selon EDF, cet événement serait sans conséquence sanitaire ou environnementale. Les associations, elles, s'alarment de ces fuites incontrôlées.

L'origine de la fuite

EDF précise que les investigations menées montrent qu’une tuyauterie d‘un réservoir d’effluents radioactifs défaillante est à l’origine de l’événement. Le matériel a été immédiatement réparé et remis en conformité. Le tritium est un élément radioactif produit par la réaction nucléaire au sein des réacteurs de la centrale. 

Le site sous surveillance

Toujours selon EDF, suite à la détection de ce marquage en tritium dans la nappe géotechnique interne, une surveillance renforcée des eaux souterraines a été mise en œuvre. Cette surveillance renforcée permet de confirmer que les prélèvements dans la nappe phréatique situés en bordure externe de la centrale sont conformes aux valeurs habituellement observées.

Une situation inquiètante pour les associations 

Par voie de ommuniqué, la CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité) rappelle que "le niveau de contamination en tritium de 5 300 Bq/l annoncé par EDF est plus de 2 000 fois supérieur au niveau de tritium « normal » que l’on mesure en France dans les nappes non contaminées".

Par ailleurs, "la nappe située sous la centrale fait intégralement partie de l’environnement. Or, en France, le rejet direct de substances radioactives dans les eaux souterraines est interdit".

Pour la  commission, "ce type de fuite arrive malheureusement régulièrement sur le site du Tricastin. La CRIIRAD était intervenue comme témoin lors du procès qui s’est tenu à Valence en mars 2019 dans le cadre de la plainte déposée contre EDF par les associations Réseau Sortir du Nucléaire, Stop Nucléaire 26-07 et FRAPNA Drôme, du fait des fuites radioactives de l’été 2013 dans la nappe phréatique sous la centrale nucléaire du Tricastin. Lors de l’audience, EDF a été dans l’incapacité de répondre à la question de l’évaluation de la quantité de tritium qui avait été rejeté dans l’environnement du fait des fuites de 2013".

Enfin, EDF indique qu’ « une tuyauterie d‘un réservoir d’effluents radioactifs défaillante est à l’origine de l’événement ». Or, pour les experts de la CRIIRAD, "l’entreprise ne précise pas s’il s’agit d’une tuyauterie usée par la corrosion, ce qui poserait d’autres questions quant à l’état général de la centrale. Ni pourquoi il n’y avait pas de dispositif de rétention sous ces tuyauteries ? Dans tous les cas, cet évènement montre l’incapacité d’EDF à prévenir des fuites de substances radioactives dans l’environnement."

 

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