L'eurodéputée EELV Michèle Rivasi a comparé l'extension du pass sanitaire annoncée lundi soir par Emmanuel Macron à un "apartheid". La petite phrase a provoqué des réactions indignées. Alors que la polémique enfle, l'élue s'est excusée ce mardi 13 juillet sur les réseaux sociaux.
"C'est l'apartheid dans le pays des droits de l'homme", a tweeté lundi soir Michèle Rivasi, après les annonces du président Macron concernant la vaccination obligatoire des soignants et l'extension du pass sanitaire. La petite phrase de l'élue EELV originaire de la Drôme, connue pour sa défiance envers les vaccins, n'est pas passée inaperçue. Elle a déclenchée de vives critiques sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, le tweet polémique de Michèle Rivasi est introuvable.
Au lendemain de ce dérapage, l'élue écologiste s'est excusée : "l'emploi du mot apartheid était maladroit. Je tiens à m'excuser d'avoir heurté la sensibilité de nombre d'entre vous," écrit-elle sur son fil twitter. Elle n'en reste pas moins "indignée par des annonces du président Macron", qu'elle considère "discriminatoires envers les libertés fondamentales de mes concitoyens".
L’emploi du mot « apartheid » était maladroit. Je tiens à m’excuser d’avoir heurté la sensibilité de nombre d’entre vous.
— Michèle Rivasi ? (@MicheleRivasi) July 13, 2021
Je reste indignée des annonces du président Macron que je trouve discriminatoires envers les libertés fondamentales de mes concitoyens.
Des réactions indignées
Cette comparaison avec le régime sud-africain qui de 1948 à 1991 a instauré des lois ségrégationnistes n'a pas été du goût de tous. Les critiques ont fusé sur les réseaux sociaux contre Michèle Rivasi.
"Les mots ont un sens: l'apartheid est un régime politique de la peur, mis en place par des hommes pour tuer, torturer, dominer", a déploré Sandra Regol, Secrétaire Nationale Adjointe des Verts. Cette dernière a ajouté: "La critique politique est utile quand elle est responsable, ces dérives verbales ne le sont pas. En tant qu'écologiste, on ne peut que les déplorer".
Les mots ont un sens : l'apartheid est un régime politique de la peur, mis en place par des hommes pour tuer, torturer, dominer. La critique politique est utile quand elle est responsable, ces dérivés verbales ne le sont pas. En tant qu'écologiste, on ne peut que les déplorer. https://t.co/Sc5fdBHH9k
— Sandra Regol ?? (@sandraregol) July 13, 2021
"Un peu de respect pour les femmes, les hommes et les enfants qui en Afrique du Sud ont subi dans leur chair l'apartheid. Des morts, des atrocités et des vies brisées", a aussi tonné le sénateur socialiste du Val d'Oise Rachid Temal.
Un peu de respect pour les femmes, les hommes et les enfants qui en Afrique du Sud ont subi dans leur chair l’apartheid.
— Rachid Temal (@RachidTemal) July 13, 2021
Des morts, des atrocités et des vies brisées.
Je vous invite à visiter, comme je l’ai fait, le musée de l’apartheid à #Johannesburg
Juste un peu de respect. https://t.co/r1xLHykttj
Olivier Dussopt, ministre ardéchois des Comptes publics a également vivement critiqué cette comparaison. "Au même niveau que ceux qui exhibent des étoiles jaunes. Aux élus et responsables EELV de s'en dissocier !". Olivier Dussopt a qualifié ces propos de "#tweet de la honte".
❌ #tweetdelahonte
— Olivier Dussopt (@olivierdussopt) July 12, 2021
Au même niveau que ceux qui exhibent des étoiles jaunes.
Aux élus et responsables EELV de s'en dissocier!
✅ Vaccinez-vous, pour vous protéger et protéger les autres. pic.twitter.com/DRYHWzTgLe
Michèle Rivasi s'est cependant défendue: "La question de la discrimination se pose". Elle a aussi retranscrit la "définition d'apartheid dans le Larousse: +Discrimination, voire exclusion, d'une partie de la population, qui ne dispose pas des mêmes droits, lieux d'habitation ou emplois que le reste de la collectivité+".
Emmanuel Macron a annoncé qu'à partir du 21 juillet, le pass sanitaire sera nécessaire pour pénétrer dans des "lieux de loisirs et de culture" comme les cinémas. A partir du début août pour entrer dans les cafés, restaurants, centres commerciaux, y compris pour le personnel, mais aussi dans les avions, trains ou autocars de longs trajets, ainsi que pour les établissements médicaux.