Deux vautours avaient été retrouvés morts, criblés de plombs dans le sud de la Drôme, en janvier 2023. Six mois plus tard, le tireur présumé a été identifié et sera jugé en octobre.
Il aura fallu six mois d'enquête aux agents de l'office français de la biodiversité pour remonter la piste du responsable de la mort de deux rapaces dans la Drôme. Le 3 janvier 2023, un vautour moine et un gypaète barbu, des espèces en danger, avaient été retrouvés criblés de plombs entre les communes de Villeperdrix et Gumiane.
Ce 17 juillet, la LPO salue l'aboutissement de l'enquête judiciaire. Le tireur suspecté d'être responsable de la mort des deux rapaces a été retrouvé, présenté au procureur de la République à Valence et sera jugé le 6 octobre prochain.
Il risque jusqu'à 3 ans de prison
"L’aboutissement des investigations en matière de destruction d’espèces protégées demeure exceptionnel tandis que la sévérité des condamnations est en général insuffisante", commente la ligue de protection des oiseaux dans un communiqué.
Selon la LPO, beaucoup d'affaires de ce type sont classées sans suite et les condamnations plutôt clémentes. L'association de protection de la nature rappelle notamment ce jugement rendu en août 2022 : pour avoir tué deux vautours fauves, un éleveur de l'Ariège avait été condamné à 3000 euros d'amende, dont 2000 avec sursis.
Aujourd'hui, la LPO réclame des "sanctions exemplaires", sachant que la destruction illicite d'espèces protégées est passible de trois ans de prison et 150 000€ d’amende.
Les oiseaux les plus menacés de France
Inti, le vautour moine abattu, faisait partie des cinq jeunes nés l'été précédent dans les Baronnies provençales. "Ce massif accueille près d'un quart de la population de l'espèce, avec treize couples sur un total national proche de la cinquantaine", indique la LPO.
Le gypaète barbu tué était une femelle et faisait partie d'un programme de réintroduction. La Ligue de protection des oiseaux précise l'investissement financier nécessaire à ces efforts de conservation entrepris pour sauver ces espèces en danger. Il faut compter environ 47.000€ pour la production d'un poussin. À ce coût s'ajoute le budget nécessaire à sa réintroduction et son suivi, estimé à 38.000€ par an.