L'association ASPAS qui gère la réserve de vie sauvage de Léoncel (Drôme) dénonce des pressions de la préfecture, après avoir reçu une mise en demeure, pour la réalisation de travaux de réparation de la clôture qui entoure le site.
Le courrier date du 8 janvier 2020: la préfecture de la Drôme met en demeure l'association ASPAS, propriétaire de la réserve de vie sauvage de Léoncel, pour réaliser des travaux sur la clôture qui entoure les 500 ha de la réserve de vie sauvage.
Des trous sous la barrière
Dans cet espace naturel, les renards, sangliers et blaireaux creusent régulièrement des trous pour passer sous les barrières. Une clôture fait le tour de ce terrain immense, car des espèces dites exotiques se trouvent à l'intérieur comme des cerfs Sika ou des daims notamment. Un projet pour les prélever et les déplacer est en cours avec la fondation Brigitte Bardot.
Un courrier recommandé avait déjà été envoyé par la préfecture à l'association en janvier, avant cette mise en demeure. Contactée, l'ASPAS affirme que des trous dans la barrière ont déjà été réparés par ses équipes: ceux causés par des animaux et un autre causé par un éboulement.
Dans son courrier le préfet rappelle avec précision l'obligation légale d'entretenir la clôture. Le préfet Hugues Moutouh précise : "vous comprendrez que j'attacherai du prix au respect strict de ces dispositions." Une inspection sur le terrain a eu lieu le 16 décembre 2019 par des inspecteurs de la D.D.T. (Direction Départementale du Territoire) et de l'O.N.C.F.S (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage).
"Ils ne laissent vraiment rien passer"
Une partie précise de la clôture poserait problème en particulier, au niveau du "Rocher du Français". Selon l'association il s'agit d'un endroit au tracé clairsemé où la clôture alterne avec la falaise avant de reprendre son cours. "Pendant 40 ans, cet espace n'était pas signalé, et ne posait pas de problème avec l'ancien propriétaire. Où sont les courriers de la préfecture adressés au propriétaire de l'époque ? A priori il n'y en a pas" s'étonne Madline Rubin, directrice de l'ASPAS. "Cet endroit n'avait pas été signalé au moment de la vente. Aujourd'hui, ils ne laissent vraiment rien passer. Avant, avec la Fédération de chasse (l'ancien propriétaire), il n'y avait aucun souci. Et maintenant il y en a plein ? Tout se passe en fonction de la tête du propriétaire" dit-elle. La D.D.T. avait toutefois signalé à l'ancien propriétaire la nécessité de réaliser des travaux de réparations de clôture par mail, en mars 2019.
L'association précise également qu'un grillage rigide a été ajouté à cet endroit pour éviter tout passage de la faune sauvage, et qu'une caméra piège est en place à cet endroit. La caméra n'a repéré aucun passage d'animaux à ce jour.
Avec cette mise en demeure, l'ASPAS dispose d'un délai de 2 mois avant de réaliser des travaux, ou une solution, sous peines de sanctions pénales.