L'alpiniste drômoise sera soignée à l'hôpital de Sallanches, spécialisé dans les pathologies de montagne. Elle souffre de plusieurs gelures importantes.
Elisabeth Revol, l'alpiniste française secourue ce week-end lors d'une périlleuse opération sur le Nanga Parbat, l'un des plus hauts sommets du monde, a quitté le Pakistan mardi, promettant de revenir y escalader d'autres montagnes. L'alpiniste française, originaire de la Drôme, se rend à l'hôpital de Sallanches en Haute-Savoie afin d'y être soignée. Elle souffre de gelures. Elle saura dans quelques semaines si elle doit être amputée ou non. Ce sont surtout les orteils du pied gauche et certaines phalanges des deux mains qui sont menacés.
"Mme Revol a quitté le Pakistan à 03H00 du matin (mardi) avec pour ambition de revenir bientôt", a déclaré à l'AFP Karrar Haidri, porte-parole du Club Alpin Pakistanais,
précisant qu'elle se rendait en France.
La jeune femme a été sauvée alors qu'elle se trouvait à très haute altitude sur les flancs de ce sommet de l'Himalaya pakistanais (8.125 mètres), surnommé la "montagne
tueuse", grâce à l'intervention d'un groupe de 4 alpinistes polonais acheminés par air depuis le camp de base d'un autre géant situé non loin, le K2.
L'opération de sauvetage avait été lancée samedi après-midi avec l'aide de l'armée pakistanaise. Les quatre alpinistes polonais qui y ont pris part faisaient partie d'une expédition tentant de gravir le K2, deuxième plus haut sommet du monde (8.611 mètres) derrière l'Everest en hiver, ce qui serait une première.
Mme Revol a été évacuée dimanche et hospitalisée à Islamabad, souffrant de "gelures sévères aux mains et aux pieds". Les sauveteurs n'ont pas été en mesure d'atteindre son compagnon de cordée, le Polonais Tomek Mackiewicz, resté bloqué plus haut sur la montagne, et ont dû prendre la "décision terrible et douloureuse" de le laisser là. La cordée s'était trouvée en difficulté alors qu'elle redescendait jeudi. Elisabeth Revol et Tomek Mackiewicz avaient été aperçus vendredi à l'aide de jumelles par d'autres alpinistes depuis le camp de base.
Selon l'alpiniste pakistanais Karim Shah, qui était en contact avec les membres de cette expédition, ce sauvetage est sans précédent dans l'histoire de l'alpinisme. Les sauveteurs ont gravi sans corde fixe et de nuit 1.200 mètres par une route très difficile. Neuvième plus haut sommet du monde, le Nanga Parbat, dans le nord-est du Pakistan,
a été surnommé la "montagne tueuse" car plus de 30 alpinistes y ont trouvé la mort avant d'être vaincu pour la première fois, en 1953.