Incident à la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme) : Le questionnement alarmiste de la Criirad

Un nouvel incident, survenu le 3 février sur le réacteur N°2 de la centrale nucléaire du Tricastin, suscite l'inquiétude de la Criirad. Cet incident, qui a entraîné la fermeture du réacteur, pourrait "entraîner, selon elle, un relâchement de substances hautement radioactives".   

EDF confirme la survenue d'un incident le 3 février lors des opérations de maintenance sur le réacteur N°2 de la centrale nucléaire du Tricastin. Il s'agissait de procéder au renouvellement d'une partie du combustible. Selon le récit technique qui en est fait, "les intervenants ont constaté qu'un des 157 assemblages "combustible" était resté accroché au système de maintien", une anomalie connue et donc déjà traitée, qui a permis, à partir de cette expérience, de "prendre immédiatement les dispositions nécessaires."

EDF précise que "les opérations de maintenance ont été suspendues" et que "le bâtiment réacteur a été fermé de façon préventive". Elle annonce que "des équipes d'experts travaillent avec les équipes d'ingénierie d'EDF pour décrocher l'équipement combustible mais que cet événement  n'a aucune conséquence sur la sûreté de l'installation".


Un incident très rare au niveau mondial 


La commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (Criirad), basée à Valence, ne fait pas la même analyse de l'incident. Elle estime que "la communication d'EDF ne rend pas compte des enjeux réels" et qu'il est susceptible d' avoir "de graves conséquences".

La Criiad explique que la chute éventuelle de cet assemblage suspendu au dessus des autres au coeur du réacteur nucléaire "pourrait entraîner des ruptures de gaines des crayons de combustible nucléaire" et provoquer aussi "un relâchement de substances hautement radioactives dans le cirucuit primaire, puis par dégazage, dans l'environnement. "

La  Criirad s'inquiète par ailleurs de "ce retour d'expérience" et de "la qualité des conditions d'exploitation de la centrale". Cet incident "très rare au niveau mondial", rappelle -t-elle, est quand même "le troisième en onze ans recensé sur la tranche N°2 du Tricastin".

La Crrirad a adressé le 5 février une liste de questions techniques très précises, notamment sur "la masse totale actuellement suspendue" et "sa hauteur par rapport à la partie (immergée) des 156 autres assemblages restés en place". Elle s'inquiète aussi "des risques de dispersion des matières radioactives en cas de chute de l'assemblage coincé". 

EDF dispose d'un délai légal de trente jours pour répondre . La Criirad relève néanmoins que ses réponses ne peuvent être divulguées qu'avec son accord ce qui relève, selon elle, d'une forme d' "opacité transparente". Elle dit suivre cet incident avec la plus grande attention.      
     
Intervenant : Bruno Chareyron, Directeur du laboratoire de la CRIIRAD. ©France 3 RA

            

 

  
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