Le PDG du groupe Indexia a décidé de faire appel de sa condamnation pour pratiques commerciales trompeuses. Il avait été condamné le 17 décembre à 2 ans de prison et 300 000 euros d'amende dans le cadre d'une vaste affaire d'escroquerie aux contrats d'assurance.
Nouveau rebondissement dans l’affaire SFAM/ Indexia. L’ancien PDG drômois du groupe Indexia, Sadri Fegaier, a annoncé faire appel de sa condamnation pour pratiques commerciales trompeuses. Il avait été condamné le 17 décembre dernier à deux ans de prison, dont 16 mois ferme, 300 000 euros d’amende et l’obligation d’indemniser les victimes.
Le tribunal correctionnel de Paris, qualifiant l'affaire "d'exceptionnelle" au vu des milliers victimes, avait aussi condamné six sociétés du groupe à des amendes allant de 150 000 euros à 1,5 million d'euros. Les entreprises font également appel.
Les milliers de victimes craignent de voir s'éloigner la possibilité d'une indemnisation."Ce qui est important, c'est que Monsieur Fegaier soit condamné et qu’on l’empêche de sévir à nouveau, d’escroquer les gens de nouveau. Il faut protéger les gens" a réagi ce vendredi Philippe Le Gendre, l'une des victimes. Mais pour Christian, une autre victime, la désillusion est grande : "c'est mort, un scandale de plus. Il gagne du temps, on ne sera pas indemnisé. C’est le pot de terre contre le pot de fer".
Vaste affaire d'escroqueries
C'est l'une des plus vastes escroqueries jamais jugées en France. Durant près de dix ans, entre 2014 et 2023, Sadri Fegaier, avec les sociétés SARL SFK Group, SFAM Celside Insurance, Foriou, Cyrana, Hubside et Serena, sont soupçonnés d'avoir fait souscrire indûment à des milliers de consommateurs des contrats d'assurance pour leurs téléphones et ordinateurs.
Au moment de leurs achats, les consommateurs se voyaient proposer des assurances pour une quinzaine d'euros par mois. Des années plus tard, ils sont des centaines à avoir vu les prélèvements se multiplier, atteignant jusqu'à des dizaines de milliers d'euros au total, sans avoir signé d'avenant ou affirmant n'avoir même jamais signé de contrat d'assurance. Le montant des remboursements non satisfaits a été chiffré à près de 22 millions d'euros par la justice.
Lors du jugement, le tribunal a considéré que le groupe avait poursuivi, pendant près de 10 ans, "ses pratiques délictuelles pour assurer le maintien de sa croissance et de son chiffre d'affaires". "La déloyauté des pratiques mises en évidence était la condition même de la survie de la société", a-t-il estimé. À l'audience, près de 2000 personnes s'étaient constituées parties civiles.
L’appel étant suspensif, Sadri Fegaier n’ira pas en prison pour le moment.