Inondations en Drôme Ardèche : habitants et agriculteurs attendent la reconnaissance de catastrophe naturelle

Deux jours après les violents orages qui ont sévi dans la Drôme et l'Ardèche, les habitants et les agriculteurs découvrent petit à petit l'étendue des dégâts. Des glissements de terrain et des crues ont ravagé plusieurs endroits des départements.

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Ce 18 septembre, il sera tombé l'équivalent de deux à deux mois et demi de pluie dans les départements de la Drôme et l'Ardèche. Ces violentes intempéries ont fait sortir de leur lit plusieurs cours d'eau et rivières.

Affronter les dégâts 

La commune de Saint-Sorlin-en-Valloire, dans la pointe nord du département de la Drôme, a été une des plus touchées. "Les dégâts sont visibles, il y a encore une trentaine de cm de glaise dans le jardin. On ne pourra pas l'enlever sans machine", glisse, amer, Franck Stragier, un des habitants dont le logement a été inondé.

"Maintenant, il faut reconstruire parce que le placo, les sols et l'électricité ont été endommagés... Ça fait beaucoup de travail", constate Franck Stragier. Sa maison est surélevée de 80cm, "toute une vie" parfois sacrifiée à la montée des eaux. Alors les voisins s'entraident pour ne pas rester désemparés. Armés de raclettes et de jets d'eau, ils dégagent les restes de boue dans leur lotissement, sous les yeux du maire venu constater l'ampleur de la catastrophe.

En contrebas, sur la route de Moras, la maison de santé a elle aussi été inondée. Les agents municipaux s'activent pour permettre aux quinze praticiens de différentes spécialités de reprendre leur travail." C'est une nécessité pour toute la population. C'est déjà compliqué d'avoir des personnels de santé, là on a la chance d'avoir une maison avec beaucoup de praticiens, donc il faut qu'ils puissent reprendre leur activité au plus vite", s'inquiète Guillaume Luyton, maire de la commune. Tous espèrent le classement rapide en catastrophe naturelle pour obtenir des indemnisations des assurances.

"J'attends d'être aidé financièrement"

Un peu plus loin, c'est le Doux ardéchois qui est sorti de son lit causant de nombreux dégâts localisés sur les terrains agricoles d'Arlebosc et des environs. Une dizaine d'agriculteurs seraient impactés par des glissements de terrain, des murs de soutènement écroulés et des terres emportées par les eaux. "Les semis pour les animaux qui venaient d'être plantés à la fin de l'été ont été emportés", indique Yohan Palisse agriculteur à Arlebosc.

Avec son épouse, ils produisent du lait de chèvre et 10 ha d'arboriculture depuis 2009. Ses 350 bêtes n'ont pas été touchées par les inondations. "Je n'ai pas eu le temps de constater l'ampleur des dégâts, mais mon terrassement est parti, je ne sais pas où je vais trouver la terre pour le refaire".

Son exploitation se situe en bas de montagne alors pour éviter les coulées d'eau, Yohan Palisse avait installé des tuyaux pour pouvoir détourner les flux. Insuffisants face à l'intensité des précipitations. "J'en ai pour plusieurs milliers d'euros pour compenser les pertes de graines et refaire un terrassement, mais mon assurance ne couvre pas ça donc j'attends de voir comment être aidé financièrement".

Ce mercredi midi, les syndicats d'agriculteurs ont rencontré la préfète de l'Ardèche, Sophie Elizéon, pour faire le point sur la situation dans la vallée du Doux. Elle a annoncé le classement en catastrophe naturelle par une procédure accélérée.

Une visite jugée satisfaisante par Sylvain Bernard des Jeunes Agriculteurs de l'Ardèche. Lui aussi, a perdu ses semis sur 14ha d'exploitation. "Cela représente 3000 euros de semences à remettre de ma poche et je dois tout recommencer, donc c'est du temps et de l'argent", explique-t-il. Les pluies diluviennes ont aussi emporté des chemins tracés dans son exploitation, une perte qui n'est pas indemnisée. "Le placement en catastrophe naturelle va peut-être me rembourser 25% des frais engagés", espère l'agriculteur qui ne sait pas bien par où commencer son dossier de demande.

En marge de cette catastrophe, les syndicats agricoles veulent mieux organiser la gestion de l'eau. "Nous passons d'une période de sécheresse avec une restriction d'irrigation à une situation de crise d'intempéries. Les effets pourraient être diminués par des retenues d'eau qui feraient tampon, limiteraient les effets des crues et seraient utiles par la suite pour l'irrigation ou la lutte contre les incendies", estime Christel Cesana, présidente de la FDSEA de l'Ardèche.

Selon elle, les quelque 1500 retenues du département ne sont pas suffisantes. Une solution qui est loin de faire l'unanimité, notamment chez les écologistes et les chercheurs.

L'Ardèche et la Drôme sont à nouveau placées en vigilance orange ce 21 septembre pour pluie-inondation et en vigilance jaune pour les orages.

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