Acheter un outil pour un usage unique et le stocker au fond du garage... une hérésie pour la bricothèque de Crest. Ici, les outils s'empruntent à la journée selon les besoins. On peut même acheter la matière première à bas coûts.
"On a des scies circulaires, des ponceuses, des perceuses, des rotofiles, débroussailleuses, taille-haies, un compresseur pour nettoyer les outils". C'est un véritable inventaire à la Prévert - extrêmement bien rangé et référencé tout de même - que gère Brice Guyot, coordinateur de la bricothèque "La chignole" à Crest dans la Drôme.
Un vrai paradis pour les jardiniers et bricoleurs du dimanche avec des dizaines d'outils divers et variés à disposition..
Eviter que les outils non utilisés se dégradent
Créée il y a 18 mois, l'association compte aujourd'hui 1 000 adhérents soucieux de leur budget et de l'environnement. A l'origine, ils étaient quelques uns à vouloir mettre le bricolage à la portée du plus grand nombre, de partager les matériaux et les outils pour "favoriser l'usage plutôt que la propriété".
Ainsi, les outils sont mis à disposition gracieusement par des particuliers. Comme dans une bibliothèque et moyennant une cotisation annuelle de 8 euros, chacun peut les emprunter à un tarif journalier très faible. Jean-Marie est retraité. Il a été séduit par le concept et a recours régulièrement à ce service pour ses travaux de bricolage et de jardinage. "C'est pour un usage très occasionnel. En plus, on a de bons conseils et il y a beaucoup de choix. Pas besoin d'acheter".
Un seul outil peut avoir 10, 15, 20 utilisateurs plutôt que 20 outils produits. ça crée beaucoup moins de déchets au final.
Brice GuyotGérant de la Bricothèque, La chignole, de Crest
Un modèle économique basé sur le don de matériaux
Pour se financer, la structure associative peut compter sur la vente à prix réduits de toutes sortes de matériaux de construction qu'on lui donne. "On reçoit des dons de particuliers et d'artisans qui ont des surplus dans leur chantier" explique Nora Bens, administratrice bénévole. Toutes ces marchandises ne finissent plus à la déchetterie.
La demande va crescendo. La chignole compte aujourd'hui 4 salariés. L'objectif est d'être autonome financièrement (sans les aides) fin 2023.