Alors que les tempêtes de l'automne vont coûter cher à de nombreuses communes, le conseil départemental de la Drôme a voté ce lundi 11 décembre un budget exceptionnel pour leur venir en aide : 1 million d'euros, c'est cinq fois plus que le fond 2022.
Les tempêtes de l'automne ont fait des ravages dans le département de la Drôme, pour certaines communes, les sommes sont beaucoup trop élevées. Le département de la Drôme a annoncé ce lundi 11 décembre, le déblocage d'une aide exceptionnelle d'1 million d'euros.
Des tempêtes à répétition
En septembre et octobre derniers, la Drôme n'a pas été épargnée par le mauvais temps. Agnès, Aline, Bernard... Les tempêtes se sont succédées, et, malgré leurs intensités diverses et leurs épicentres différents, elles ont chaque fois causé des dommages considérables. À Serves-sur-Rhône, dans le Nord du département, les stigmates sont toujours bien visibles, plusieurs semaines après les pluies. "L'eau s'est infiltrée partout" se désole la maire du village, Christèle Defrance, "Elle a occasionné de très gros dégâts. Dans la rue, on peut voir qu'elle a soulevé plusieurs bouches d'égouts, détruisant systématiquement l'enrobé de la route".
Dans ce seul village d'à peine 750 habitants, les frais de réparation sur les infrastructures publiques sont évaluées à plus de 20 000€. "C'est énorme" commente la maire, et pour cause, cela représente environ 5% du budget annuel de la commune. "Quand il y a des catastrophes comme cela, c'est un coût supplémentaire, et dans nos petites communes on attend énormément de l'aide de l'état, de la région ou du département".
"Ces épisodes deviennent récurrents"
Justement, lors de sa dernière assemblée, le conseil départemental de la Drôme a voté une mesure exceptionnelle pour aider ces petites communes. Le « fond d'intempérie », fraîchement créé (en 2022), a été multiplié par cinq, pour passer de 200 000 à 1 million d'euros ! "Ces épisodes méditerranéens soudains et violents sont une désolation pour les maires. Ils ont d'abord les pieds dans les bottes pour aller réconforter les habitants, et doivent ensuite reconstruire... des choses pour lesquelles il n'y a pas d'assurance" justifie Marie-Pierre Mouton, la présidente (LR) du conseil départemental, "on voulait être au côté de nos communes pour les aider à réparer". Grâce à ce fond exceptionnel, le département financera 40% des coûts de réparation, quelle que soit la taille de la commune. "Pour percevoir cette subvention, les communes qui le demandent doivent s'engager à l'utiliser pour effectuer les travaux les plus urgents dans l'année qui suit le phénomène météo destructeur" précise l'élue.
Ce fond d'intempérie, imaginé l'année dernière donc, n'avait initialement pas vocation à devenir une ligne habituelle du budget. Mais la présidente du conseil départemental est lucide ; "avec le dérèglement climatique, on s'aperçoit que de plus en plus ces épisodes deviennent récurrents, réguliers". Comme les classements en catastrophe naturelle, qui permettent aux particuliers de faciliter les remboursements auprès des assureurs, ces fonds d'intempéries destinés à sauver les collectivités risquent de perdre leur caractère exceptionnel.