Les six présidents LR des départements alpins estiment que le loup menace l'élevage pastoral dans les Alpes. Ils ont souhaité attirer l'attention sur la population croissante de l'animal, qui menacerait, selon eux, l'activité pastorale.
Dans une tribune remise à l'AFP, les dirigeants des Alpes de Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Alpes Maritimes, de la Drôme, de l'Isère et de la Savoie affirment que les attaques lupines "ont connu une explosion en 2022", avec une hausse estimée à 19%.
Ils réclament des mesures fortes
Les départements alpins concentrent d'après eux "plus de 80 % des attaques", qui selon les élus "mettent en péril le pastoralisme". Les pertes ont été supérieures à 12.500 bêtes en 2022, provoquant "une situation de stress permanent, pour les bêtes comme pour les éleveurs", imposant "des contraintes multiples" et dissuadant "l'ensemble des éleveurs de poursuivre ces activités", affirment-ils.
Au cours des quatre dernières années, le nombre d'exploitations a baissé de 20%, alors que la population lupine a augmenté de 114% sur la même période, avancent-ils encore.
Ainsi, Éliane Barreille (Alpes de Haute-Provence), Jean-Marie Bernard (Hautes-Alpes), Charles-Ange Ginesy (Alpes Maritimes), Marie-Pierre Mouton (Drôme), Jean-Pierre Barbier (Isère) et Hervé Gaymard (Savoie) appellent le gouvernement à prendre "des mesures fortes".
Biodiversité et pastoralisme placés dos à dos
Selon eux, "les estimations concernant la présence du loup varient entre 1.000 et 2.000 individus", soit bien au-delà du "seuil de viabilité" des 500 loups fixé comme objectif lors du Plan Loup de 2018.
La préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes Fabienne Buccio, qui coordonne le Plan national loup 2018-2023, a récemment indiqué que la population des loups était de 906 à l'hiver 2022-2023, un chiffre stable par rapport à l'an dernier (921 loups) mais battu en brèche par les éleveurs.
Les élus jugent urgent "de mettre en place des indicateurs de mesure de la population lupine qui permettent une juste et incontestable évaluation de sa répartition sur le territoire", ainsi qu'une simplification des procédures de tirs de défense et de réparation des dégâts consécutifs aux attaques. Enfin, ces derniers appellent à "une révision des socles juridiques qui protègent de manière disproportionnée l'espèce lupine".
Avec AFP.