Après la diffusion en ligne des identités et adresses de plusieurs suspects dans l'affaire de la mort de Thomas à Crépol (Drôme), une enquête a été ouverte le 1er décembre par le parquet de Paris.
D'après nos confrères du service police-justice de franceinfo, une enquête a été ouverte le 1er décembre 2023 par le parquet de Paris, après la diffusion en ligne des identités et adresses de plusieurs suspects dans l'affaire de la mort de Thomas à Crépol le soir du 18 novembre.
Selon le parquet de Paris, l'Office central de lutte contre les crimes de haine et la haine en ligne (OCLCH) et la Direction zonale de la police judiciaire Sud-Est ont été saisis par le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH), après quoi l'enquête a été ouverte.
Le parquet explique que cette enquête porte sur "des propos publics et diffusés en ligne susceptibles de revêtir les qualifications de doxxing", c'est-à-dire une "divulgation de données personnelles avec mise en danger", ainsi que "d'autres propos publics et en ligne pouvant être qualifiées de menaces de mort, provocation directe à commettre une atteinte à la vie, provocation à la haine".
"Cette saisine repose sur les fiches Pharos et partiellement sur les plaintes transmises par le parquet de Valence lorsqu'elles évoquent les qualifications retenues", poursuit le parquet, précisant en revanche que "cette saisine ne comprend pas les propos transmis non publiquement, ou transmis à titre privé, les courriers postaux et les appels téléphoniques malveillants qui ne relèvent pas du PNLH et dont le parquet de Valence reste saisi".
Une liste détaillée des suspects dans les mains de groupuscules
Fin novembre, nos confrères de franceinfo et de France Bleu Drôme Ardèche avaient révélé que certains membres de groupuscules d'extrême-droite, qui ont mené une expédition punitive xénophobe à Romans-sur-Isère après la mort de Thomas, disposaient d'une liste détaillée des suspects dans l'enquête sur la mort de l'adolescent.
Le samedi 25 novembre, 80 personnes s'étaient donné rendez-vous dans le quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère, d'où sont originaires plusieurs suspects dans l'affaire de la mort de Thomas "pour en découdre". Au total, 24 personnes avaient été placées en garde à vue.
La Division Martel dans le viseur des autorités
Selon les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, les individus qui ont tenté de s'introduire dans ce quartier de Romans-sur-Isère scandaient des slogans comme "Justice pour Thomas, ni pardon, ni oubli" ou encore "La rue, la France, nous appartient".
Suite à ces violences, un groupe d'ultradroite, la "Division Martel", a été pointé du doigt. Ce même collectif avait notamment eu pour projet d'attaquer des supporteurs maghrébins en marge de la Coupe du monde de football en 2022.
Le groupement de fait « Division Martel » a été dissous ce matin en conseil des ministres, conformément aux instructions du Président de la République. Comme le détaille le décret que j’ai présenté, ce groupuscule incite à la violence et à la haine raciale. Il n’a pas sa place… pic.twitter.com/Y7ItFDcqgp
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) December 6, 2023
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait demandé la dissolution du groupe d'ultradroite appelé "Division Martel". Elle a été annoncée en Conseil des ministres ce mercredi 6 décembre.