C'est une triangulaire qui attend les électeurs de Montélimar dimanche 28 juin 2020. Les trois candidats en lice pour ce second tour des Municipales sont : Julien Cornillet de Montélimar demain, Catherine Coutard de Plus belle ma ville et Franck Reynier, maire sortant de Montélimar ensemble.
Dimanche 28 juin, le second tour de l'élection municipale à Montélimar se jouera en triangulaire. Trois candidats restent en lice, après le désistement de la députée Alice Thourot.Le maire sortant, Franck Reynier, est en mauvaise posture : des trois candidats encore en course, il est le dernier en terme de suffrages obtenus le 15 mars 2020.
► 28 juin : trois candidats pour un fauteuil
Franck Reynier, le maire sortant qui brigue un quatrième mandat, n'est pas en position très favorable. Arrivé troisième au 1er tour le 15 mars 2020 avec 24% des suffrages, le candidat divers centre en appelle au "vote utile, pour l'expérience nécessaire afin d'affronter la crise". Changement de programme, Franck Reynier s'appuye désormais sur un plan de relance pour Montélimar avec, notamment, une baisse de 10% des impôts locaux.
Médecin urgentiste de profession, Catherine Coutard est la chef de file d'une liste d'union de la gauche, citoyenne, écologiste et solidaire, classée en second position le 15 mars avec 25,58% des voix. "Passons à autre chose" indique la conseillère d'opposition dans sa profession de foi. "C’est la même famille politique qui est aux commandes depuis plus de 30 ans et qui se déchire aujourd’hui pour le pouvoir." Catherine Coutard milite pour un véritable changement d’équipe, et un nouvel élan pour Montélimar.
Julien Cornillet, fils de Thierry, ancien maire de Montélimar de 1989 à 1999, est arrivé en tête du premier tour de scrutin avec 34,22% des voix. Le candidat divers droite âgé de 35 ans, place la sécurité en tête de ses thèmes de campagne. Mais dans son programme figurent également ceux du social et du développement durable. Julien Cornillet prône "un soutien massif en faveur de la santé et des seniors", et a profité de l'entre-deux tours pour distribuer aux Montiliens des plants de chênes verts "afin de compenser l'impact environnemental de sa campagne".
► Le débat animé par Olivier Michel
Trois mois entre les deux tours d'élection, c'est du jamais vu. Et selon Franck Reynier, le maire sortant arrivé en troisième position le 15 mars 2020, les cartes sont désormais rebattues. La perche est tendue pour aborder la première question de ce débat.
► Changement de priorités après la crise sanitaire ?
Franck Reynier a renoncé à son programme du 1er tour pour un plan de relance. Un coup de poker ? "Non, c'est le fait d'avoir été pendant trois mois, au coeur de cette crise". Le maire sortant entend venir en aide "aux classes moyennes" :
À ces personnes qui payent des impôts et qui n'ont droit à presque rien. Eux, ce sont les grands oubliés de tous les plans de relance. Donc je souhaite une baisse de la fiscalité forte, de 10%. C'est une manière de redonner de la dynamique, et de redonner de la confiance. C'est une mesure forte qui amène au renoncement à certains projets, mais qui va permettre de redéployer des moyens sur d'autres thèmes comme la santé et la sécurité".
L'annonce de cette mesure, ce changement de programme, Julien Cornillet doute que les électeurs y voient une proposition crédible. "Je crois que le message du premier tour avait été très clair, la confiance entre les Montiliens et le maire sortant, est rompue. Les promesses à la hâte, je n'y crois pas plus que ça. C'est le choix stratégique et politique de Franck Reynier. Mais je trouve dommage de baisser les investissements, au moment même où nous allons devoir investir encore plus".
Répondre à la crise avec des propositions financières et fiscales, "cela me paraît complètement décalé" estime de son côté Catherine Coutard. Médecin urgentiste, la candidate souhaiterait d'abord parler du bilan humain de la crise, "avec tous ceux qui se sont mis au service des autres". Mais pour en revenir à la question des mesures financières du maire sortant, la conseillère d'opposition se plait alors à rappeler l'abandon du projet de zone commerciale de Frank Reynier, et de lui adresser : "quand on a gaspillé 1.2 millions d'euros pour un promoteur qui n'a pas donné un seul coup de pelle, on ne vient pas donner des leçons sur les questions financières".
► Quelles propositions en faveur de l'emploi ?
Les mois à venir, la rentrée de septembre, et plus encore.... Les trois candidats à la mairie de Montélimar s'accordent à dire que la crise risque d'être violente, compliquée pour beaucoup. À chacun ses mesures pour tenter d'amortir la chute économique.
Catherine Coutard envisage rapidement, dès l'été, "des embauches de service civique que nous doublerons ou triplerons si besoin". Plus à long terme, la candidate souhaiterait expérimenter le territoire zéro chômeur de longue durée, évoque également une pépinière d'entreprises, un pole d'enseignement supérieur, et une cellule de prospection...
Pour faire face à la crise et relancer l'économie, Franck Reynier mise sur un travail mené "étroitement avec ceux qui investissent, qui réalisent la croissance".
L'emploi, un taux de chômage de 20%, pour Julien Cornillet, "cela a dû peser lourd dans le choix des Montiliens lors du premier tour". Le candidat estime qu'aujourd'hui, il faut aller "chercher de nouvelles sources d'emploi. C'est pour cela que nous avons proposé un pôle d'innovation dans le numérique, les nouvelles technologies et les énergies renouvelables".
► Un label Fabriqué local de Catherine Coutard
Catherine Coutard n'est pas venue les mains vides pour illustrer son propos. L'élue d'opposition sort de son sac un flacon de gel hydro-alcoolique, fabriqué à Montélimar pendant la crise sanitaire.
C'est un symbole de ce que nous voulons faire avec les entrepreneurs, aux côtés des petites et moyennes entreprises. En faisant confiance à leur réactivité. Là, c'est une entreprise du bâtiment qui a transformé une petite partie de sa production pour faire du gel pendant la crise sanitaire. C'est le symbole de ce qui nous paraît important : un label Fabriqué à Montélimar.
"Pour la suite, il faut vraiment miser sur le local", reconnaît Franck Reynier. "Oui, il faut produire local", réagit à son tour Julien Cornillet. "Mais il faut aussi aller chercher des compétences. Il faut bien sûr raisonner dans un écosystème local, mais trouver des leaders dans de nouveaux domaines".
► Le centre-ville : un sujet qui fait toujours débat
Pour revitaliser le centre-ville de Montélimar, il faut à la fois penser sécurité, stationnement, logement. Franck Reynier, Julien Cornillet, Catherine Coutard, les trois candidats sont d'accord sur le sujet. Mais pas sur les moyens. Exemple, avec les parkings.
Aujourd'hui, le maire sortant propose "de passer à deux heures gratuites le stationnement, et des tarifs spécifiques pour les habitants du centre-ville". Mais il fût un temps où Franck Reynier défendait un projet de parking souterrain. Et Julien Cornillet s'empresse de le lui rappeler.
Au mois de mars, il était prêt à mettre 25 millions dans un projet, et aujourd'hui il ne l'est plus. Il faut être cohérent. J'ai du mal à comprendre qu'un si gros projet soit devenu optionnel. C'est pour cela que je parle de confiance rompue. Proposer des choses que vous n'avez pas su faire dans les six dernières années, et expliquer à 10 jours des élections que vous allez les faire... Les gens ne sont pas dupes.
Frank Reynier répond à l'attaque par l'idée de cercle vertueux : "y renoncer c'est se donner la capacité financière de faire d'autres choses, ce que j'appelle des travaux essentiels à la vie quotidienne..."
Le débat s'achève sur des prises de position sur le thème de la santé. C'est à l'évidence, une préoccupation pour les trois candidats. Catherine Coutard évoque l'accès à un médecin généraliste. Franck Reynier défend la poursuite du recrutement de médecins libéraux venant s'installer à Montélimar. Julien Cornillet, enfin, rappelle que protéger l'hôpital public, "c'est essentiel".
► Le débat à voir ou revoir