Nucléaire : opération coup de poing Greenpeace à la centrale du Tricastin (Drôme), 26 militants interpellés

Ce vendredi 21 février Greenpeace mène une action symbolique devant la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme). Les militants réclament son arrêt total. 26 militants anti-nucléaires ont été interpellés. le préfet de la Drôme "condamne fermement ce type d'action."

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Très tôt ce vendredi 21 février, plusieurs dizaines de militants de Greenpeace se sont introduit sur le site de Tricastin (Drôme) pour alerter sur le vieillissement de la centrale nucléaire. ils réclament l'arrêt total de la centrale. Vingt-six militants anti-nucléaires ont été interpellés vers 7h30. ldans un communiqué, le préfet de la Drôme "condamne fermemnt ce type d'action qui nuit à la scurité des installations et salue l'efficacité de l'intervention des forces de l'ordre." Les services de la gendarmerie restent mobilisés pour assurer la protection du site.

"Site périmé, travaux en cours ! Aux couleurs de l’entreprise "Tricasto", des activistes non-violents ont balisé les lieux et démarré symboliquement le démantèlement de Tricastin avec deux engins de chantier, des brouettes et des marteaux géants en mousse.
A l’intérieur du site, d’autres militants ont déployé des banderoles "Centrale périmée" de 22 mètres de large pointant vers un des réacteurs. Le bâtiment d’une des piscines d’entreposage de combustible usagé a été entouré de rubalise "Démantèlement en cours".

 Yannick Kusy et Christian Conxicoeur, journalistes à France 3 Rhône-Alpes a rencontré une de ces activistes qui réclame "l'arrêt de ce réacteur puisqu'il a atteint 40 ans d'âge et c'est la durée de vie normale."
""40 ans, c’est la durée maximale de fonctionnement pour laquelle les réacteurs français ont été conçus et testés. Au-delà de 40 ans, les conséquences du vieillissement des centrales sont imprévisibles. Cette année, Tricastin dépassera sa date de péremption : pour garantir la sécurité des habitant-es, elle doit fermer au plus tôt", explique Alix Mazounie, chargé de campagne Énergie à Greenpeace France.
 
Selon le communiqué de Greenpeace France "La centrale de Tricastin présente de nombreuses failles qui justifient d’autant plus sa mise à l’arrêt et son démantèlement : la cuve de son premier réacteur est la plus fissurée du parc nucléaire français. La centrale a été construite en zone sismique et la digue qui la protège des inondations reste fragile. A plusieurs reprises déjà, des éléments radioactifs ont fuité et contaminé les nappes phréatiques.
De plus, EDF ne prévoit pas d’évaluer l’impact environnemental qu’aurait la centrale si elle continuait à fonctionner après son 40ème anniversaire."

D'ici 2025, près de 2/3 des réacteurs nucléaires français auront atteint 40 ans de fonctionnement. Dans un rapport publié ce vendredi 21 février, Greenpeace expose l’ensemble des risques liés à une prolongation des centrales nucléaires.
Greenpeace demande un calendrier de fermeture précis de tous les réacteurs nucléaires, pour protéger les populations et permettre la reconversion socio-économique des travailleurs et des territoires. En parallèle, il est urgent d’accélérer le développement des énergies renouvelables et des économies d’énergie pour remplacer progressivement les centrales mises à l’arrêt.

Le premier réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim, dans le Haut-Rhin, sera arrêté définitivement demain, après 43 ans de fonctionnement. En 2020, Tricastin dépasse aussi les 40 ans d’activité.
 
Suite au refus d'ouvrir une instruction, le Canton et la Ville de Genève font appel

Le doyen des juges d'instruction au Tribunal judiciaire de Paris a refusé d'ouvrir une instruction suite à la plainte avec constitution de partie civile déposée en janvier 2019 par le Canton et la Ville de Genève concernant la centrale nucléaire du Bugey. Le Canton et la Ville de Genève ont décidé d'interjeter appel de l'ordonnance.
En 2016, face au risque présenté par la centrale nucléaire du Bugey, le Canton et la Ville de Genève avaient, par l'intermédiaire de Me Corinne Lepage, déposé plainte contre X, notamment pour mise en danger délibérée de la vie d’autrui et pollution des eaux. En juin 2017, à l'issue d'une enquête préliminaire rapidement menée, le Ministère public avait décidé de ne pas engager de poursuites en considérant que les faits n'étaient pas suffisamment caractérisés. Ce refus avait conduit le Canton et la Ville de Genève à déposer en janvier 2019 une plainte avec constitution de partie civile afin que l'affaire soit prise en charge par un juge d'instruction et que des investigations approfondies soient ainsi menées.
Cette plainte pénale, avec constitution de partie civile, se fonde notamment sur le rapport d'un expert reconnu dans le domaine du nucléaire qui établit de manière claire des lacunes et défaillances de la sûreté et les risques d’accidents qui sont associés. L’objectif de cette plainte est de permettre de faire pleinement la lumière sur les conditions réelles de fonctionnement de la centrale du Bugey et les risques tangibles en résultant pour les populations et l’environnement afin que l’instruction puisse trancher de l’existence ou non d’infractions.

La centrale nucléaire du Bugey est implantée sur la commune de Saint-Vulbas dans le département de l’Ain, à 60 kilomètres à vol d’oiseau de Genève. Elle est en activité depuis le début des années 70. Le site nucléaire occupe une superficie de 100 hectares sur la rive droite du Rhône.
 

Le parc nucléaire français reste le deuxième plus important au monde

Le parc nucléaire français reste le deuxième plus important au monde derrière celui des Etats-Unis (98 réacteurs) malgré la fermeture programmée en février et juin 2020 des deux réacteurs de Fessenheim. Après sa fermeture, la centrale du Bugey dans l'Ain (centre-est) deviendra la plus ancienne centrale française en activité, avec deux tranches inaugurées en 1978.
La loi française ne fixe pas de durée de vie aux centrales nucléaires. Toutefois la durée de fonctionnement initialement envisagée par EDF pour ses réacteurs de deuxième génération était de 40 ans.
L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), l'organisme qui délivre les autorisations d'exploitation des centrales, considère que "la poursuite du fonctionnement des réacteurs au-delà de quarante ans n'est envisageable que si elle est associée à un programme volontariste et ambitieux d'améliorations au plan de la sûreté".
La plupart des sites nucléaires en activité ont commencé à fonctionner dans les années 80. C'est par exemple le cas pour Tricastin (sud), Gravelines (Nord), Flamanville (ouest) ou Cattenom (est).

Sources: AFP, EDF, le gestionnaire public du réseau de transport d'électricité RTE, l'ASN, l'association helvétique Forum nucléaire suisse et l'association américaine des industries nucléaires Nuclear Energy Institute (NEI).





 
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