Polémique et résistance au menu de l'été de la maire de Romans-sur-Isère Marie-Hélène Thoraval. La fermeture annoncée du petit musée de la résistance de la ville... mécontente les associations d'anciens combattants. Ils manifesteront ce dimanche 22 août, après avoir lancé une pétition.
L’association nationale des anciens combattants de la résistance est entrée en guerre… contre la mairie de Romans-sur-Isère. La raison : la fermeture brutale d’un musée de la résistance par la municipalité.
Créé en 1972 par 22 anciens résistants et déportés, dont certains ont même participé au marais du Vercors, ce petit musée n’a pas rouvert ses portes à la fin du confinement. Le lieu, certes modeste, permettait de voir quelques objets et vêtements datant de la guerre. Ils seront désormais « consultables en ligne » sur Internet ou encore aux archives de la Ville.
La presse nationale s'empare de la polémique
Pourquoi ? D’abord pour des raisons budgétaires. La responsable du musée, depuis 1989, Chantal Magnat, a pris sa retraite en juillet 2020. La municipalité souhaiterait faire des économies en ne la remplaçant pas.
Sans doute, aussi, en raison d'une fréquentation limitée. Dans un article du Figaro, la maire de droite Marie-Hélène Thoraval explique en effet que le musée ne recevait au mieux que « quelques centaines de visiteurs par an » Elle évoque également un autre musée consacré à la résistance, à Vassieux-en-Vercors, soit à 30 minutes de Romans-sur-Isère, "pouvant assurer le devoir de mémoire".
D'autres journaux, comme l'Humanité ou Charlie Hebdo, se sont fait l'écho de cette affaire.
Une décision qui ne convient pas aux trois associations qui ont créé le musée : l’association nationale des anciens combattants de la résistance (anacar), la fédération nationale des déportés internés résistants et patriotes (FNDIRP) et l’association des pionniers et combattants du Vercors. Une pétition a donc été lancée en soutien au petit musée. A ce jour, elle compte 21 073 signatures.
un goût amer
La mobilisation ne s’arrête pas là : une manifestation se déroulera, ce dimanche 22 août, en amont d’une cérémonie annuelle officielle d’hommage devant le monument aux morts en mémoire des résistants et maquisards qui ont libéré la ville. « Cette année elle aura un goût amer pour les associations à l'origine de la création du musée », nous confirme Jean Ganimède, secrétaire du comité de défense du Musée de la Résistance en Drôme et de la Déportation de Romans sur Isère.
Reste à savoir si toute cette résistance... convaincra la mairie de revenir sur sa décision.