Avant chaque chantier, les fouilles archéologiques préventives dévoilent des trésors enfouis. Sur le parvis de la cathédrale de Laon, des vestiges médiévaux viennent d’être mis au jour. Une découverte qui illustre le rôle-clé de l’archéologie dans la compréhension de l’histoire locale et sa transmission aux générations futures.
Les journées régionales de l'archéologie se tenaient à Laon les 21 et 22 novembre 2024, l'occasion de faire le point sur l'état des recherches de la Région, notamment dans cette ville millénaire, qui n'a pas fini de livrer tous ses secrets.
Jeudi 21 novembre, sur le parvis de la cathédrale, une équipe d'archéologues travaille sur un chantier de rénovation du réseau de distribution d'eau. Sous les pavés, une tranchée révèle un pan de mur médiéval, témoin d'un passé enfoui depuis des siècles.
"Même des éléments peu conservés apportent des informations importantes", explique Dimitri Boutteau, responsable adjoint d’opérations archéologiques pour le département de l’Aisne. "Sur ce tronçon, nous pouvons reconstituer le plan d’anciens bâtiments et tenter de dater leur démolition."
Un promontoire habité depuis l’Antiquité
Ces fouilles préventives, réalisées avant les travaux, enrichissent les connaissances sur l’histoire des territoires. En 2022, une construction vieille de 2 000 ans avait ainsi été mise au jour sous le parking de la place de l’hôtel de ville.
Si les découvertes n’ont rien de spectaculaire, elles n’en demeurent pas moins précieuses. "Nous n’avons pas de théâtre, d’amphithéâtre ou de remparts ici", précise Sébastien Bernez, chef du service archéologique du département. "Mais ces structures suffisent pour prouver une occupation antique du promontoire, datant du Ier siècle avant Jésus-Christ au Ier siècle après Jésus-Christ."
Faire comprendre l’histoire à travers l’archéologie
Ces travaux sont mis en lumière lors des Journées archéologiques qui se tiennent à Laon, rassemblant experts et passionnés. L’objectif : mieux faire comprendre les enjeux et les apports de cette discipline dans les Hauts-de-France.
"L’archéologie est en réalité une science accessible du passé", souligne Hilaire Multon, directeur régional des affaires culturelles. "Elle permet aux jeunes générations de comprendre comment on vivait, se nourrissait, s’habillait ou soignait les maladies dans le passé. Bien sûr, cela prend du temps, mais c’est un outil exceptionnel pour se situer dans un territoire."
Depuis le début de l’année, 222 opérations archéologiques ont été menées dans les Hauts-de-France. Elles contribuent, une découverte à la fois, à éclairer les mystères enfouis de notre histoire.
Avec Paul Thiry / FTV