La ministre de la Transition énergétique et le ministre délégué à l'Industrie étaient en visite à la centrale du Tricastin ce 21 avril 2023. S'ils ont affiché leur soutien à la filière nucléaire française, ils n'ont pas confirmé l'implantation de nouveaux réacteurs sur le site drômois. La décision est attendue en fin d'année.
Le site nucléaire de Tricastin accueillera-t-il deux réacteurs de nouvelle génération ? Cette question, élus, chefs d’entreprise et salariés se la posent depuis plusieurs mois. Ils espéraient une réponse avec la venue de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, et du ministre chargé de l’Industrie, Roland Lescure. Deux jours après le rassemblement en soutien au projet drômois, à Bollène, près de la centrale nucléaire de Tricastin, ils n’en ont pas eu.
Le site nucléaire installé dans la Drôme, entre Valence et Avignon, est en concurrence avec celui du Bugey, dans l'Ain. Tous les deux bénéficient d’un savoir-faire datant des années 1970 et cherchent, avec ce projet, à revaloriser la filière sur leur territoire.
“30 000 emplois en plus sur le site du Tricastin”
“On est dans un bassin de vie, un bassin d’emploi où il y a une vraie expérience depuis 1974 avec un contexte autour, de la formation, des zones industrielles remplies de prestataires du nucléaire, des entreprises et un site qui concernent l’ensemble du cycle du combustible”, explique Marie-Pierre Mouton, présidente du conseil départemental de la Drôme.
Car avec ces deux nouveaux réacteurs, c’est “30 000 emplois sur le site du Tricastin, 200 000 emplois à l’échelle de la France”, qui pourraient fleurir. “Quand un emploi est créé à EDF, c’est un tremplin pour 4,5 emplois derrière en emplois induits”, explique l’élue drômoise.
“C’est important pour l’économie de notre bassin de vie qui est très large. Un bassin de vie qui concerne 4 départements, 3 régions, et c’est pour ça qu’aujourd’hui, on a une adhésion à la fois très forte des acteurs économiques, mais aussi des élus”, souligne la présidente du département, appuyée par certains élus du Gard, de l’Ardèche et du Vaucluse, également concernés par le projet. Carole Delga pour Occitanie et Renaud Muselier pour Provence-Alpes-Côte-d'Azur ont apposé leur signature à la lettre ouverte adressée dernièrement au nouveau président d’EDF.
Une décision attendue en fin d’année
Accueillis par un concert de casseroles en signe d’opposition à la réforme des retraites, les deux ministres ont annoncé que “la décision sera prise en fin d’année, sur des bases techniques avant tout, mais c’est un atout que le territoire y soit favorable”, a indiqué la ministre de la Transition écologique.
Lors de leur déplacement, les deux politiques ont préféré évoquer la relance de la filière nucléaire, une mesure souhaitée par Emmanuel Macron il y a un an.
Confronté à un besoin de main d’œuvre selon le rapport du Gifen (Groupement des industries nucléaires), le secteur prévoit de recruter 100 000 personnes sur 10 ans en France. Un “plan de formation et d’attractivité” est en phase de lancement.