Depuis mardi 27 septembre, 4h du matin, les salariés de TotalEnergies en France ont démarré une grève pour réclamer notamment une hausse de leurs salaires. Le mouvement, lancé par la CGT, se poursuivait ce vendredi 30 septembre. C'est notamment le cas à la raffinerie de Feyzin. L'approvisionnement des stations-service risque de se compliquer dans l'agglomération lyonnaise dans les prochains jours.
"Depuis mardi 27 septembre, 4h du matin, aucun produit n'entre ou ne sort de la raffinerie de Feyzin," a indiqué l'élu CGT Pedro Afonso, joint par téléphone ce vendredi après-midi.
Comme dans les autres sites en France, la mobilisation se poursuit à Feyzin, aux portes de Lyon.
Les grévistes de la plupart des raffineries françaises de TotalEnergies, en lutte pour une prise en compte de l'inflation dans les salaires, ont décidé de prolonger le mouvement qui devait initialement s'achever jeudi soir, au terme de trois jours d'arrêt de travail, a indiqué la CGT.
Une forte mobilisation
Une mobilisation importante avec des pourcentages de grévistes compris entre 70 et 100%, selon cette même source.
Sur le site du Rhône, jeudi 29 septembre, la grève concernait 78% des personnels. Il faut rappeler que le site de Feyzin compte près de 600 salariés.
Si le mouvement a été reconduit dans les Bouches-du-Rhône, en Normandie ou dans l'agglomération lyonnaise, il est en revanche suspendu à la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique) jusqu'à lundi.
Au total, 4 des 6 raffineries et vapocrateurs sont à l'arrêt dans l'hexagone, a indiqué l'organisation syndicale.
Risque de tensions à la pompe ?
Dans l'agglomération lyonnaise, la raffinerie de Feyzin est à l'arrêt. Au Port Edouard Herriot qui alimente aussi les stations, le "niveau bas".
Y a-t-il un risque de tensions à la pompe ? Au niveau national, la CGT estime que la situation pourrait entraîner des difficultés d'approvisionnement dans certaines stations-service.
Et la poursuite de la grève risque "d'accroître encore la problématique" selon le syndicat. Localement, le risque de pénurie dans les stations-service est sérieux.
"L'approvisionnement va être très compliqué dans les prochains jours," confirme Pedro Afonso à Feyzin. L'élu évoque une pénurie "qui arrive à grands pas".
Des stations-services victimes de leur succès
Plusieurs jours avant le conflit déjà, les stations-service du groupe étaient déjà victimes de leur succès en raison de la mise en place par le géant pétrolier d'une remise à la pompe de 20 centimes.
Cette ristourne visant à contenir la facture énergétiques des Français, est venue s'ajouter à celle de 30 centimes consentie par l'État. Dans l'agglomération lyonnaise, des usagers se sont même retrouvés devant des stations à sec en raison de cet "effet volume".
Si le groupe pétrolier reconnaît des difficultés dans "certaines stations", en raison d'une affluence en hausse de "30% sur le mois de septembre", il assure "qu'il n'y a pas de manque de carburants car TotalEnergies a constitué des stocks et procède actuellement à des imports réguliers".
Une hausse de salaire pour faire face à l'inflation
Les problèmes d'approvisionnement en carburant risquent d'impacter les usagers de la route dans les prochains jours selon l'organisation syndicale. Mais à Feyzin, le syndicaliste tient à rappeler que cette possible pénurie n'est qu'une conséquence de l'arrêt du travail : "nous ne voulons pas créer une pénurie ou handicaper les automobilistes, nous voulons faire entendre nos revendications".
Ces revendications concernent d'abord l'emploi, notamment l'embauche des intérimaires et CDD. Les grévistes réclament aussi un plan massif d'investissements dans l'Hexagone et enfin des augmentations de salaire de l'ordre de 10%.
Les salariés du groupe TotalEnergies souhaitent obtenir cette revalorisation des salaires pour 2022 afin de "faire face à l'inflation galopante". La direction de son côté, renvoie à une réunion de négociation prévue en novembre.
Des négociations locales ne sont pas envisagées pour l'heure.