Affaire du "Tueur de DRH" : deux sœurs d'une victime de Gabriel Fortin portent plainte contre Pôle Emploi

Le drame aurait pu être évité, selon deux des sœurs de Patricia Pasquion. Cette dernière a été abattue le 28 janvier 2021 sur son lieu de travail par Gabriel Fortin, condamné le 28 juin dernier à la réclusion criminelle à perpétuité. Les deux sœurs portent plainte contre Pôle Emploi pour homicide involontaire.

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Quelques jours à peine après la décision de Gabriel Fortin, surnommé "le tueur de DRH" de faire appel de sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité, une nouvelle procédure va être engagée par des proches d'une des victimes. Patricia Pasquion, salariée de Pôle Emploi et cheffe d'équipe dans l'agence de l'avenue Victor Hugo à Valence, a été abattue le 28 janvier 2021 sur son lieu de travail.

Plainte contre Pôle Emploi

Marie-Hélène Givet et Catherine Ribuot, deux de ses sœurs, parties civiles dans le procès d'assises, estiment que l’agence de Valence n’a pas mis en place les mesures de sécurité nécessaires pour protéger son personnel. Maître Hervé Gerbi, avocat de deux des sœurs, a, en leur nom, déposé une plainte, avec constitution de partie civile, à l'encontre de Pôle Emploi. Une plainte pour "homicide involontaire". Le document a été transmis auprès du doyen des juges d’instruction. "C'est la phase 2 de la plainte déposée devant le procureur", explique Me Hervé Gerbi. 

En octobre 2022, plusieurs mois avant le procès de Gabriel Fortin, une plainte avait déjà été déposée contre Pôle Emploi par les deux sœurs de la victime. "Les sœurs de Patricia Pasquion ont la conviction que Pôle Emploi n'a pas mis en œuvre toutes les mesures de sécurité qui auraient dû être prises pour protéger Patricia", a expliqué leur avocat Maitre Hervé Gerbi. "Selon elles, ces mesures de sécurité auraient pu avoir un effet dissuasif", ajoute l'avocat.

Les deux sœurs de la victime drômoise attendaient l'issue du procès de Gabriel Fortin pour avoir la certitude que Patricia Pasquion n'étaient pas personnellement ciblée par l'ancien ingénieur. Aujourd'hui encore, elles pointent du doigt des manquements importants en termes de sécurité.

Il y a de l'amertume qui vient aussi de la tribune que Pôle emploi s'est offerte pendant le procès, une tribune injustifiée.

Me Hervé Gerbi

avocat

Même si rien ne concernait Gabriel Fortin, Patricia Pasquion avait fait remonter plusieurs incidents avec les demandeurs d’emploi dans le cadre de ses fonctions. En juillet 2020, des alertes sécurité avaient été notées dans son agence de Valence. Plus récemment, "en février 2023, une alerte avait été déclenchée par deux syndicats sur la question de la sécurité," ajoute l'avocat.  

Pourquoi les deux soeurs ont-elles décidé de porter plainte ? "Pour donner un sens au décès de Patricia, qu'elle n'est pas morte pour rien", conclut Me Hervé Gerbi.

Victime "symbolique"

Le 28 janvier 2021, vers 08h45, un individu s'est présenté à l'accueil sous une fausse identité. Casquette, masque chirurgical, blouson clair et jean. Laissé libre d'aller consulter les offres d'emploi à une borne, l'individu se dirige alors vers les bureaux. Il abat Patricia Pasquion, d'une balle en pleine poitrine. Elle se trouve dans le dernier bureau avant la sortie de secours.

Lors du procès qui s'est déroulé du 13 au 28 juin devant les assises de la Drôme, Patricia Pasquion est effectivement apparue comme une victime "symbolique" dans ce dossier. La cadre de Pôle Emploi n'était pas personnellement ciblée par le tueur, contrairement aux autres victimes. Estelle Luce, Géraldine Caclin et Bertrand Meichel avaient été directement recherchés par le tueur. 

L'enquête n'a pas établi de contact direct entre Gabriel Fortin et Patricia Pasquion dans cette agence de Valence. Ainsi, selon le témoignage de l'ancien patron de la PJ de Valence, lors du procès devant les assises de la Drôme, la salariée de Pôle Emploi était "au mauvais endroit, au mauvais moment". Patricia Pasquion représentait le symbole de l'échec professionnel de Gabriel Fortin. Elle n'avait jamais eu affaire à l'accusé, inscrit dans cette agence après son dernier licenciement jusqu'en 2013.

Perpétuité

Reconnu coupable de l'assassinat de Patricia Pasquion, 54 ans, Gabriel Fortin a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

L'ancien ingénieur au chômage a été reconnu coupable de l'assassinat d'Estelle Luce et de Géraldine Caclin, deux DRH. Enfin, il a été reconnu coupable d'une tentative d'assassinat d'un autre DRH, Bertrand Meichel. Sa condamnation a été assortie d'une période de sûreté de 22 ans, le maximum prévu par la loi. Gabriel Fortin a fait appel de sa condamnation dès le lendemain de l'énoncé du verdict. Lors du procès devant les assises de la Drôme, Pôle emploi était également présent sur le banc des parties civiles. 

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