Ce jeudi 11 avril, les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA de la Drôme ont réuni une cinquantaine de manifestants devant la préfecture, à Valence, et déversé pas mal de détritus. Ils dénoncent la lenteur ou l'absence de réponses de l’État à leurs revendications depuis la mobilisation du début de l'année.
Pneus, palettes, bâches plastiques, rouleaux de câbles... Plusieurs tonnes de déchets ont été amoncelées sur le parvis de la préfecture de la Drôme à Valence. C'est l'œuvre d'une cinquantaine d'agriculteurs venus manifester, ce jeudi 11 avril, avec une dizaine de tracteurs. Le rassemblement, qui avait démarré dans le calme en début de matinée par une opération escargot au départ de Bourg-lès-Valence, s'est durci à la mi-journée.
Des représentants de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs ont été reçus par le sous-préfet à l'arrivée du convoi. Au menu des discussions, des revendications portées lors de la crise agricole du début d'année et qui n'ont pas obtenu satisfaction, mais également des préoccupations locales, avec le Plan loup et la question de l'irrigation : les agriculteurs sont opposés à un arrêté préfectoral visant à réglementer l'irrigation mois par mois, et non plus par des quotas à l’année.
À la sortie de l'entrevue, les esprits étaient loin d'être apaisés, et certains ont laissé libre cours à leur colère, entre jets de pétards et remorques de déchets. "Je comprends la colère de la base", a expliqué Sandrine Roussel, présidente de la FDSEA de la Drôme. "On a l'impression d'avoir été roulés dans la farine par rapport aux promesses qui nous ont été faites. Ce qu'on veut maintenant, c'est du concret". Les paysans drômois estiment notamment avoir été bernés par le gouvernement concernant le versement de la PAC : le Premier ministre s'était engagé à ce qu'il soit fait au plus tard le 15 mars, et certains ne l'auraient toujours pas reçu.
Même sentiment du côté de Vladimir Gauthier, président des Jeunes agriculteurs de la Drôme. Le représentant syndical menace : "Aujourd"hui, c'est un tournant : on a été gentil tout le début de l'année, on a prévenu, et on voit que rien n'en ressort. Manifester pacifiquement, ça ne mène nulle part, donc c'est terminé !"
Une nouvelle réunion est prévue ce jeudi soir, la délégation doit être reçue par le préfet.