Covid-19 : l'hôpital de Montélimar (Drôme) est en grande tension, proche de la saturation, et manque de personnels

Le Centre Hospitalier de Montélimar est "en tension" et se prépare à augmenter ses capacités d'accueil pour des malades du coronavirus. Mais si cette fois, le matériel est disponible, ce sont les personnels qui risquent de manquer.

Le Centre hospitalier de Montélimar (Drôme) n'est pas encore saturé par la 2e vague du coronavirus Covid-19, mais il manque cruellement de personnels.

Au 29 octobre, 23 patients Covid sont hospitalisés, et 6 autres sont en réanimation, mais ces chiffres évoluent rapidement.
La structure dispose actuellement de 16 places en réanimation. Il pourrait y en avoir 18 au total. 
En médecine de soin covid, il pourrait y avoir jusqu'à 40 lits ces prochaines semaines. Toutes les unités d'hospitalisation ont été réorganisées.

Moins de volontaires que lors de la 1e vague

Pour le Dr Henri Osman, président de la Commission Médicale de l'Établissement, il y a moins de volontaires cette fois-ci pour faire face à la 2e vague. Au printemps dernier, des médecins libéraux et du secteur privé étaient arrivés pour aider l'hôpital. Mais cette fois-ci, certains retraités ne reviennent pas, d'autres ont pris de nouveaux engagements: "on n'a pas de médecins supplémentaires. On se contente actuellement de l'équipe médicale qui est sur place, alors qu'elle était déjà surchargée par son travail et le retard accumulé."

Un patient Covid en réanimation peut rester hospitalisé entre 3 et 4 semaines, avec du personnel médical et para-médical "en quantité importante". 
Pour ouvrir 1 à 2 lits de réanimation, il faut au minimum un binôme infirmière et aide-soignante selon l'hôpital de Montélimar.

"On en a pour 6 à 10 semaines difficiles"

Le docteur Mathieu Schoeffler est chef de service en réanimation. Ces dernières 27 heures, il est resté sur place, avec quelques pauses uniquement. Il confirme la nécessité du confinement actuel: "Pour l'instant on sait qu'on s'inscrit dans une durée. Avec un confinement, si on arrête vraiment la transmission du virus, on en a pour 6 à 10 semaines difficiles. Après ça ira mieux. Si on n'a pas d'interruption nette du virus, ce sera plus long. Le confinement nous aide parce qu'on a moins d'activité en-dehors. Les patients habituels de la réanimation sont moins nombreux."

"On tire sur la corde"

Aline Chizallet, Directrice adjointe Centre Hospitalier de Montélimar, a deux mots-clés en tête: la flexibilité et l'adaptation. "Mais on tire sur une corde qui risque bien de casser. Si ça dure dans le temps, je ne sais pas comment nous allons faire. Si vous n'avez pas de soignants médicaux et para-médicaux auprès  du patient, vous faites quoi?  Moi je n'ai pas de réponse à cette question." 

Une cellule de crise a lieu tous les matins avec les responsables de la structure qui recherchent donc des infirmières, des aides-soignantes, des praticiens hospitaliers. "Les cadres de santé passent un temps infini dans cette gestion. Ils sont constamment sur les plannings" selon la directrice. Pour elle, "la 2e vague est là. C'est comme un tsunami où il y a toujours une première petite vaguelette. Là, si nous n'avions pas pris des mesures drastiques, cette vague aurait été beaucoup plus importante."

Mise à jour samedi 7 novembre

L'hôpital  pourra ouvrir 14 nouveaux lits la semaine prochaine grâce à l'arrivée de personnels de la clinique privée Kennedy. Il s'agit de 4 lits de réanimation supplémentaires et 10 lits de soins intensifs. Selon nos confrères de France Bleu, cette prochaine ouverture pourra permettre de monter à 20 lits de réanimation au total. L'appel aux renforts reste d'actualité (médecins libéraux, infirmiers, retraités) pour venir prêter main forte. 
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