Ce vendredi 24 mai, le Premier ministre est en déplacement à Valence pour lancer la force d'action républicaine (FAR). Ce dispositif vise à restaurer la sécurité dans certains quartiers. Il fait partie du plan anti-émeutes présenté à l'automne 2023. Que faut-il attendre de cette visite ? Quelques précisions.
6 jours pour ramener la paix publique, 6 semaines pour établir un plan d’action, 6 mois pour agir.
Elisabeth Borne
Telle était la promesse de l'ex-Première ministre Elisabeth Borne le 26 octobre 2023. Pour expérimenter les forces d'actions républicaines, trois villes sont retenues : Maubeuge, Besançon et Valence.
Après plusieurs mois de réflexions et de consultations avec la ville de Valence, Gabriel Attal devrait annoncer aujourd'hui le lancement officiel du dispositif.
Lutter contre les problèmes de sécurité
Les FAR devraient être déployées dans les quartiers de Fontbarllettes, du Plan et du Polygone. Ces derniers sont situés en zone de sécurité prioritaire. Depuis plusieurs années, ils connaissent une série de règlements de comptes et de narchomicides, la ville de Valence n'étant pas épargnée par les trafics de stupéfiants.
Je pense qu’avec la force d'action républicaine on ne va pas résoudre les problèmes de grands banditismes, mais on va peut-être restaurer la paix sociale dans les quartiers.
Nicolas Daragon
Le maire se dit reconnaissant des moyens déployés par l'Etat : "c’est une très bonne nouvelle que le gouvernement prenne conscience des problèmes que peuvent rencontrer les villes de taille moyenne comme Valence.”
Une présence policière déjà renforcée
Depuis décembre 2023, en amont de la mise en place de la FAR, la ville a observé un renforcement des forces de police. "On a plus de forces mobiles, détaille le maire. Avant on les voyait une fois tous les deux mois contre deux fois par semaine actuellement", précise Nicolas Daragon.
Aujourd'hui, il espère que les annonces de Gabriel Attal iront plus loin.“Lutter contre les problèmes de sécurité, passe par les forces de police et par la justice mais aussi par un renforcement du cadre éducatif, par le réaménagement urbain, la culture ou le sport."
Le premier ministre souhaite coupler cela avec un futur volet judiciaire. Ce vendredi matin, il a déclaré auprès de l'AFP souhaiter un projet de loi "avant la fin de l'année", permettant la mise en place d'une forme de "comparution immédiate" des mineurs à partir de 16 ans. Dans l'idée, "le tribunal se prononce à la fois sur la culpabilité et la sanction, tout de suite après l’infraction" a-t-il précisé. Une ligne rouge aussitôt dénoncée par l'Union syndicale des magistrats.
Une réponse éducative et sociale
Au-delà des forces de police, le dispositif lancé aujourd'hui devrait aussi mettre l'accent sur l'éducation et la jeunesse. Le Premier ministre a d'ailleurs commencé son déplacement par une visite de la médiathèque des Fontbarlettes, à l'Est de Valence. L'établissement avait été contraint de fermer ses portes pendant neuf mois à cause des incivilités subies dans le quartier. Gabriel Attal a échangé avec les enfants présents, avant une discussion avec les associations locales.
Si aujourd'hui elle "a retrouvé sa place et ses moyens de fonctionner”, indique sa responsable Nadia Allegri, ce n'est pas uniquement grâce au renforcement des patrouilles de police. La ville et l'agglomération ont mené des travaux de rénovation et ajouté des nouveautés (des jeux vidéo peuvent désormais être empruntés par exemple).
Pour Nadia Allegri, la réouverture de la médiathèque était essentielle : "C’est une bibliothèque de proximité mais aussi le premier service public dans lequel les gens se rendent. C’est important que tous les habitants d’un territoire aient les mêmes droits et les mêmes accès à la culture."
Gabriel Attal devrait poursuivre son déplacement par une visite du commissariat ainsi qu'une rencontre avec le maire de Valence.