3 questions sur la Force d'Action Républicaine (FAR) qui entre dans sa phase 2 à Valence

Annoncée, le 26 octobre dernier, par la Première ministre en réponse aux émeutes urbaines, une Force d’Action Républicaine a été mise en place à Valence dans la Drôme. L'objectif, c'est d'obtenir des changements significatifs en six mois, en zone de sécurité prioritaire. Un diagnostic doit être établi ces prochaines semaines pour déboucher sur un plan d'action concret. Où, avec qui et comment ? Voici les précisions.

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Trois FAR (Forces d'Action Républicaines) ont été créées dans le cadre du plan anti-émeutes présenté à l'automne par Elisabeth Borne. Il s'agissait pour l'Etat d'apporter des réponses fortes face aux violences urbaines ayant suivi la mort de Nahel, tué par un policier fin juin, à Nanterre. Pour "concentrer dans un quartier tous les efforts de l’État pendant plusieurs mois", trois communes ont été choisies : Maubeuge, Besançon et Valence.

Quel est le périmètre géographique ? 

Dans la Drôme, ce sont les quartiers valentinois du Plan, de Fontbarlettes et du Polygone, situés en zone de sécurité prioritaire, qui ont été retenus pour bénéficier d'une FAR. Ils n'ont pas été particulièrement touchés par les émeutes de l'été dernier, mais connaissent, depuis deux ans, une série de règlements de comptes entre gangs rivaux sur fond de narcotrafic. Des attaques à l'arme à feu qui ont notamment fait quatre morts au cours du mois de mai dernier et donné lieu à deux opérations coup de poing, en septembre, puis mi-décembre. Ces descentes de police, réalisées avec des renforts nationaux, ont permis d'arrêter une quinzaine de personnes et de saisir argent liquide, drogue et armes.

À noter que Valence, 65 000 habitants, est marquée par de forts taux de chômage et de pauvreté - 17,1 % et 21 % selon les chiffres de l'INSEE - des difficultés concentrées sur les quartiers populaires.

Quelles sont les parties prenantes ?


Grâce à la nouvelle Force d’action républicaine, la Ville pourrait bénéficier de renforts ponctuels dans le domaine de l’éducation et du social, comme ça été le cas au niveau de la sécurité avec l'envoi de 70 CRS au mois de mai.

Le 6 novembre, en guise de lancement, Gilles Clavreul préfet coordonnateur de la FAR a visité les cités des Hauts de Valence en compagnie du Préfet de la Drôme, du Procureur de la République de Valence, et du maire de la commune, ses partenaires dans ce nouveau dispositif. Des acteurs qui se réunissent déjà dans le cadre du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance, mais qui devraient désormais pouvoir activer plus rapidement les administrations centrales.

Ce jeudi 21 décembre, à Valence, à l'occasion du coup d'envoi de la phase 2, des représentants des inspections générales de l’administration (IGA), des affaires sociales (IGAS) et de l’Éducation, du Sport et de la Recherche (IGESER) - se sont réunis en préfecture. Il s'agit de lancer un diagnostic local réalisé en six semaines pour déboucher sur un plan d'action.

Le Procureur Laurent de Caigny a insisté sur les synergies que la FAR doit créer entre les différents services publics : "Nous avons connu des dossiers qui avaient aussi un volet santé mentale ou un volet éducatif. Ce partenariat pourra permettre de lever des verrous institutionnels, avec une approche expérimentale".

Quelles sont les actions attendues ? 

L'idée, c'est de donner un coup d'accélérateur aux politiques de la Ville, de faire preuve d'audace, en sortant des routines et des procédures habituelles, d'aller piocher dans les administrations les moyens nécessaires afin d'apaiser et d'améliorer le quotidien dans les quartiers sensibles.

Pour établir un premier bilan, Gilles Clavreul a promis de "soulever le capot des politiques publiques : est-ce qu'on a le personnel qu'il faut ? Est-ce que les politiques décidées sont appliquées avec efficacité ? Qu'est-ce qu'on peut faire de plus, de mieux ? On consultera et on associera les habitants" , a expliqué le préfet coordonnateur. Concrètement, en plus de la mission menée par les inspections générales, cela passera par une enquête d'opinion : "On va donner la parole à ceux qu'on n’entend pas. Recueillir la parole des habitants pour être au plus près de leurs besoins."

Ce diagnostic doit déboucher sur quelques axes de travail principaux, des mesures à mettre en place dans les six mois suivants. Un plan d'action auquel la population sera là aussi associée et dont elle pourra évaluer les effets. Le LR maire de Valence, Nicolas Daragon, a d’ores et déjà formulé des observations pour nourrir le travail qui démarre. Dans ce qu'il nomme lui-même sa "liste au Père Noël", il réclame en priorité plus de policiers et de magistrats pour lutter contre le trafic de stupéfiants, plus d'établissements scolaires classés en REP+, ou une meilleure prise en charge de la santé mentale... Autre dossier qu'il espère faire avancer grâce à la Force d'Action Républicaine : le déménagement de la Médiathèque de Valence.

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