L'homme qui avait foncé sur quatre militaires devant la mosquée de Valence jugé aux assises à partir du 27 janvier

A Valence, la cour d'assises de la Drôme se penchera à partir du lundi 27 janvier sur le cas d'un homme accusé de tentative d'homicide sur quatre militaires devant la mosquée de Valence en 2016. Le verdict est attendu mercredi 29 janvier. 

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Un homme aujourd'hui âgé de 33 ans, Raouf El Ayeb, est accusé de tentative d'homicide sur quatre militaires devant la mosquée de Valence. Il doit être jugé devant les assises de la Drôme, du lundi 27 au mercredi 29 janvier. 

Les faits remontent au 1er janvier 2016. En début d'après-midi, après s'être arrêté quelques instants sur le parking de la mosquée de Valence, l'homme avait foncé au volant de sa voiture sur quatre soldats du dispositif "Sentinelle" mis en place dans le cadre du plan Vigipirate. Les quatre soldats se trouvaient en faction à proximité du lieu de culte. 

Originaire de Bron, dans la banlieue de Lyon, ce père de famille de 29 ans avait foncé à deux reprises sur les militaires. Il était seul au volant. Ces derniers avaient riposté après plusieurs sommations. Le conducteur avait refusé d'obtempérer et de s'arrêter. Il avait été blessé par les tirs des militaires à un bras et aux jambes. Il avait dû être hospitalisé, sous le régime de garde à vue. Deux des quatre militaires, blessés légèrement, s'étaient vu reconnaître cinq et huit jours d'incapacité totale de travail. 

Le Recteur de la Grande Mosquée de Paris et le Conseil Français du culte musulman avaient immédiatement condamné et dénoncé une "agression lâche".
 

Acte terroriste ou geste d'un déséquilibré ? 

L'homme était considéré comme une personne discrète par son voisinage. Il était également inconnu des services de renseignements. Pratiquant, il avait l'habitude de se rendre à la mosquée de Bron depuis peu mais fréquentait aussi celle de Valence lorsqu'il visitait sa belle-famille.

La qualification "terroriste" avait été écartée pour ces faits survenus après les attaques de Charlie Hebdo en janvier 2015 et les attaques de Paris en novembre 2015. L'enquête n'avait pas permis de conclure à la préméditation, en dépit de la découverte de propagande jihadiste sur son ordinateur.

Au cours de ses différents interrogatoires, le père de famille franco-tunisien avait donné des versions changeantes pour expliquer son geste. Il avait successivement déclaré avoir pris pour cible les quatre hommes parce qu'il s'agissait de militaires, puis avoir agi pour être lui-même tué par les soldats armés, avant d'évoquer un trouble mental.

L'accusé a fait l'objet de quatre expertises psychiatriques, les deux dernières concluant à l'altération de son discernement. 

"On veut lui faire un procès terroriste alors qu'on va faire le procès d'un schizophrène", a dénoncé l'avocat de la défense, Me Philippe Tatiguian. "L'agression était symboliquement grave, oui il avait l'intention de s'en prendre aux militaires mais c'est l'intention d'un schizophrène", a-t-il ajouté, en souhaitant que les faits soient reconsidérés comme des "violences avec arme".

De son côté, l'avocat des quatre soldats, Me Thibault de Montbrial, a estimé que si une "part de déséquilibre" pouvait être reconnue chez l'accusé, "plusieurs éléments objectifs démontrent son intention homicide". "Nous attendons que son acte soit reconnu comme un acte volontaire contre les militaires", a-t-il poursuivi.

Le verdict est attendu mercredi.

 
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