C"était il y a 20 ans : l'acquisition de la forêt de Saoû par le Département de la Drôme. Cette forêt mythique aurait pu finir en réserve de chasse pour quelques privilégiés, mais le conseil général a décidé de la racheter en 2003. Avec succès.
"Tout le monde la voulait. Tous les Drômois et tous ceux qui avaient envie de nature, tout le monde la voulait. Nous l'avons achetée heureusement", se remémore Jean Mouton, le président du Conseil général de la Drôme de 1992 à 2004.
"Nous avons eu beaucoup de chance parce qu'il a fallu négocier longtemps." Au total, 30 millions de francs sont déboursés en 2003, l'équivalent de 5 millions d'euros aujourd'hui. Le vendeur : les assurances générales de France. Dès les années 1980, elle avait pour projet de faire de la forêt de Saoû un domaine de chasse privée. Mais le projet n'aboutira jamais et le Département est finalement parvenu à s'en porter acquéreur.
Préserver le patrimoine naturel
Au-delà d'avoir rendu accessible la forêt de Saoû aux habitants du coin, l'idée du Département est aussi de préserver ce patrimoine naturel d'exception. Elle s'étend sur plus de 2 500 hectares et concentre 40 % de la faune et flore drômoises.
"Le fait que le Département l'ait achetée, ça permet de suivre plein d'espèces. Des espèces d'oiseaux, des espèces de plantes pour s'assurer que leur développement va dans le bon sens", explique Olivier Chambon, le chef du projet de la forêt. "L'idée, c'est d'ouvrir au public, mais en s'assurant que les activités qui sont sur le site, ne viennent pas perturber les milieux."
165 000 visiteurs par an
Le pari du Conseil général de la Drôme s'est avéré payant. Environ 165.000 visiteurs foulent le sol de la forêt de Saoû, dont 80 % de locaux. Ne pas s'ouvrir à des publics plus lointains est une volonté des gestionnaires, toujours dans l'intérêt de préserver le lieu, tout en le laissant à disposition des locaux.
"Elle est agréable, on s'y promène là. C'est vraiment un bon moment passé en famille", concède un visiteur, sa petite fille accrochée dans ses bras. "C'est une grande chance de pouvoir avoir accès à ce genre d'endroit. C'est chouette que ça ne soit plus privé, mais pour tout le monde", poursuit une autre visiteuse.
Dernier investissement en date du Département, la restauration de l'Auberge des dauphins. Ce petit Trianon drômois construit dans les années 30 accueille désormais un musée du patrimoine naturel et historique de la forêt.