Une association, fondée à Valence, par un ambulancier, réalise le rêve des malades. Grâce à elle, Nicolas a pu rencontrer le cheval de sa fille, dans la Drôme. Une séquence émouvante. Nicolas a quitté les soins palliatifs quelques instants pour vivre intensément ce moment de bonheur.
Nicolas n'a que 56 ans. Il est atteint d'un cancer. En soins palliatifs, ses jours sont comptés. Il a quand même pu quitter, le temps d'une matinée, son unité de soins où il est pris en charge. Direction Cornas, à quelques kilomètres de l'hôpital. Transporté par des ambulanciers au grand cœur, il a pu rencontrer le cheval de sa fille. Un rêve qui se réalise.
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Instants d'émotions entre Nicolas, malade d'un cancer et le cheval de sa fille sur le sable du manège d'un centre équestre à Cornas.
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©Hugo Chapelon, France 3 Rhône-Alpes
Un échange émouvant
"C'est beaucoup d'émotions. Elle est magnifique". Nicolas a été amené sur le manège, à l'intérieur du centre équestre. Il est alité, branché aux appareils nécessaires à sa surveillance médicale. Clara, sa fille, approche doucement. La jument, Daïkiri, la suit paisiblement. Le silence se fait. Puis, vient le moment de la rencontre. L'homme tend sa main, l'équidé vient la sentir. L'échange ne dure que quelques instants, Nicolas semble heureux.
Sa présence apaise, on peut la caresser, je suis en osmose. On n'a pas besoin de parler. Je ne voulais pas partir sans la voir.
Nicolas, malade d'un cancer
Clara, la fille de Nicolas, est en larmes. Depuis toute petite, elle se passionne pour l'équitation. Elle vient tout juste d'acquérir Daïkiri. Une jument plutôt timide, mais pleine d'empathie. "D'habitude, elle est un peu peureuse, mais là, avec mon papa, elle est super calme. C'est du bonheur". Elle fait une pause. Elle retient des sanglots, avant de poursuivre : "je sais que c'est la première fois et la dernière fois qu'il la voit". Elle pleure.
"Portez-moi pour un rêve"
Désormais, chaque jour compte. L'association "Portez-moi pour un rêve" a réussi à monter cette action de solidarité grâce à l'aide du corps médical et des mécènes. Fondée par un ambulancier, un autre Nicolas, l'association se propose de réaliser le rêve de malades. Visites culturelles, découvertes de patrimoine, tout est possible, en fonction de l'état du patient.
"Je pleurerai ce soir"
Mais, ce matin-là, pour Nicolas, le fondateur, "ça prend aux tripes". Il est resté à l'écart. "Je pleurerai chez moi ce soir". Il a aidé sa maman pendant dix ans. Il aurait aimé, lui aussi, qu'elle réalise son rêve avant de mourir, "peut-être une visite à Antibes, pour voir les dauphins". Devenu ambulancier, il s'est rendu compte qu'il pouvait faire plus que de transporter les malades. "À quoi ça sert de sauver des vies si elles ne sont pas vécues derrière ?"
"Il veillera sur eux"
Murielle, la femme de Nicolas, a assisté, elle aussi, à la rencontre avec le cheval. Elle remercie les bénévoles de l'association. "Ils rendent possible l'impossible" dit-elle reconnaissante. Elle observe avec bienveillance son mari et leur fille.
Il va partir, mais de voir le cheval, ça concrétise un rêve. Il va pouvoir partir serein. Là où il sera, il veillera sur eux.
Murielle, femme de Nicolas
Clara va pouvoir se lancer dans les compétitions équestres. Les ambulanciers vont porter le brancard jusqu'au véhicule. Nicolas va retrouver les soins palliatifs. L'association aidera d'autres malades à réaliser leurs rêves, tant qu'il y a de la vie.