Séduire pour recruter est devenu une nécessité. L'équilibre entre vie pro et perso, la quête de sens, avoir du temps, sont des éléments primordiaux pour les salariés. Une société drômoise a fait le choix de la semaine de 4 jours pour répondre positivement à ces exigences.
Christophe Dullin, directeur Général de Structa, a fait le choix de la semaine de 4 jours. Ce fabricant de meubles drômois est le premier industriel en France à tenter l’expérience. La bascule devrait se faire en mars prochain. C'est le fruit d'une longue réflexion face à la difficulté de recruter alors que l'entreprise grossissait.
Un équilibre entre vie pro et perso
"La différence ne se fait plus sur : est-ce qu’il y a des bonbons à la cafet' ou même la rémunération qui n’est plus le critère premier chez les collaborateurs" explique le chef d'entreprise. "La quête de sens est vraiment sur les lèvres de tout le monde". C'est en partant de ce constat que la bascule aux 4 jours travaillés a été envisagée dans cette entreprise.
Les 60 salariés vont expérimenter dès le mois de mars les semaines réduites à 36 heures sur 4 jours. Actuellement, ils travaillent 39 heures par semaine du lundi au vendredi. Ils devront donc travailler un peu plus chaque jour.
Benjamin, agent de production, a été un peu inquiet au début, redoutant des journées plus longues et une charge de travail plus importante. Aujourd'hui, il est rassuré. "Je suis confiant, tout le monde y met du sien". Avoir un week-end de trois jours lui permet de se consacrer à sa famille, ses amis et ses passe-temps. "Être bien reposé pour commencer la semaine, je trouve ça plutôt bien" conclut-il.
Mathis Caillet, coordinateur, est arrivé en décembre. Il a accueilli favorablement la nouvelle. La journée continue de 10 heures (avec une heure de pose) ne lui fait pas peur.
L'entreprise a recruté une quinzaine de personnes dernièrement. Manon en fait partie. Elle est assistante de production. "C'est l'argument de la semaine à 4 jours qui m'a fait venir. C'est un confort de vie. C'était important pour l'équilibre entre ma vie professionnelle et ma vie personnelle". Une réponse qui est sur les lèvres de tous les "petits nouveaux".
Une étude européenne encourageante
Christophe Dullin s’est lancé dans cette expérimentation cet été, portée par l’association 4 Day Week et appuyée par les chercheurs de l’université du Boston College. Ce programme européen accompagne 70 entreprises dans cette transition.
Les premiers résultats du test viennent d’être publiés au Royaume-Uni et les chiffres sont éloquents.
Un taux de Burn Out en baisse de 71%.
39% des employés se disent désormais moins stressés.Etude sur la semaine de 4 jours au Royame-Uni
"Toutes les études montrent la même chose. Un salarié français, ou européen est extrêmement pollué. On a tellement de mails, de coups de téléphone qu’on a perdu les temps de concentration où on est le plus efficace au travail" explique Christophe Dullin, convaincu à 200% par cette organisation.
"Une des clés de la réussite de la semaine de 4 jours est la dépollution. En travaillant mieux, on peut travailler moins. On se donne les moyens d'avoir un jour de moins de travail parce qu'on s'est réorganisé et qu'on a trouvé des sources d'efficacité" explique-t-il.
Par exemple, des plages horaires pour la concentration (où le salarié n'est pas dérangé) et des plages horaires pour la collaboration ont été aménagées.
Un débat de société
En 2023 en France, les débats se concentrent sur l'allongement de la durée de cotisation des salariés en vue de réformer les systèmes des retraite.
Mais la réduction du temps de travail reste un enjeu politique de taille.
Une proposition de loi été déposée le 5 avril 2022, par le député Matthieu Orphelin du parti Europe Écologie-Les Verts.
Au Royaume-Uni, la semaine de 4 jours est une réussite. Sur 61 entreprises engagées dans le programme de 4 Day Week, 56 continuent sur cette voie.
L’agenceur de meubles espère des résultats aussi encourageants sur son site.
Verdict dans 6 mois.
