A Sion, en Suisse, trois jeunes créateurs développent un drone de détection des victimes d'avalanches afin de faciliter l'action des secouristes alors que chaque année de nombreux skieurs et randonneurs perdent la vie dans des accidents.
Durant l'hiver 2018-2019, 11 personnes sont mortes dans des accidents d'avalanche en Isère, Savoie et Haute-Savoie, selon le bilan de l'Association nationale pour l’étude de la neige et des avalanches. Côté Suisse, trois jeunes créateurs travaillent sur le développement d'un drone de détection des victimes d'avalanches afin de faciliter l'action des secouristes.
"J'ai mis en place un algorithme pour optimiser la détection de victimes d'avalanches", explique Vincent Bontempelli, ingénieur passionné de montagne. Le système de Vincent Bontempelli, Jonathan Michel et Stéphanie Ferreira, qui fonctionne de façon autonome, repère les appareils de recherche de victimes d'avalanches (Arva).
Réduire le temps d'intervention
A peine sortis de leurs études, les trois jeunes Suisses ont créé en septembre 2018 leur Start'up dans le but de mener à bien leur idée. Installés à l'Espace Création de Sion, ils multiplient l'obtention de bourses. Leur appareil est encore en développement mais s'annonce déjà indispensable.Pour le rendre aussi efficace que possible, ils collaborent avec les secouristes de la compagnie Air Glacier. "On leur apporte notre connaissance du milieu pour les orienter", indique Pascal Gaspoz, secouriste.
L'usage d'un drone de ce type pourrait permettre de réduire considérablement le temps d'intervention des secours : "On assiste de plus en plus à des accidents multi-victimes, l'idéal serait que lorsqu'on arrive avec l'hélicoptère, le drone ait commencé la recherche le temps que les guides de montagne mettent leurs skis et qu'on puisse se concentrer sur le dégagement des victimes", précise Pascal Gaspoz.
Ne pas prendre de risques
L'appareil devrait aussi être équipé d'un système vidéo pour faciliter la recherche. "C'est très important pour les secouristes d'avoir une vision globale et de pouvoir repérer des indices comme des skis ou des bâtons qui dépassent par exemple", souligne-t-il.Au-delà de la rapidité, le drone permettrait également de diminuer les risques pris par les secours. "Le drone peut se déplacer rapidement, même en cas de mauvais temps. Et ce n'est que du matériel, le but est d'éviter que les sauveteurs prennent des risques, en cas de suravalanche par exemple", fait remarquer Vincent Bontempelli.
"De petites balises"
La Start'up souhaite élaborer un appareil fini d'ici la fin de l'hiver prochain. L'étape à venir est le développement d'un système efficace de marquage de l'emplacement des victimes. Actuellement, le drone peut se poser au sol ou effectuer un vol stationnaire à l'endroit marqué. Mais fumigène ou peinture au sol sont par exemple à éviter pour ne pas perturber le travail des chiens de recherche. "Le rêve, ce serait d'appuyer sur un bouton, que le drone effectue une recherche rapide et qu'il lâche de petites balises là où se trouvent les victimes", imagine Pascal Gaspoz.Si des drones existent déjà pour la recherche de personnes disparues, cet appareil présente un avantage spécifique dans le cas d'avalanches. "On utilise de plus en plus de drones. Le concept de Nivitec est intéressant pour la rapidité de la recherche et représente un moyen d'action supplémentaire", indique le secouriste. Les possibilités offertes par les drones sont très larges et permettent de faciliter les interventions à moindre coût.