Plusieurs des salariés licenciés d'Ecopla, qui souhaitent monter la Scop pour reprendre leur entreprise, sont montés à Paris pour défendre leur projet au ministère de l'Economie, et notamment contester la décision du tribunal de commerce de Grenoble.
Trois salariés d'Ecopla seront dimanche à la Fête de l'Humanité, à Paris, où ils espèrent interpeller les syndicats, et notamment Philippe Martinez (CGT) ou Laurent Berger (CFDT). Ils ont en tout cas le soutien de François Ruffin, réalisateur du film "Merci patron". Mais c'est surtout pour être reçus au ministère de l'Industrie ainsi qu'à Bercy qu'ils sont montés à la capitale (dans des bus Macron, précisaient-ils pour souligner l'ironie de la chose)
Bercy a annoncé à l'AFP vendredi soir qu'"ils seront reçus lundi à 10H45" au ministère de l'Economie par la secrétaire d'Etat Martine Pinville, chargée de l'économie sociale et solidaire, ainsi que par le cabinet du nouveau secrétaire d'Etat chargé de l'Industrie, Christophe Sirugue.
La secrétaire d'Etat a prévu "d'écouter leurs revendications, leur histoire", mais "ne peut pas intervenir directement pour annuler des dettes" dans un contexte de procédure judiciaire", prévient le ministère.
Dans tous les cas, les salariés, qui ont demandé au ministre de l'Economie et des Finances Michel Sapin ainsi qu'à Christophe Sirugue de "montrer davantage de compétence" qu'Emmanuel Macron, qui "n'a rien fait pour aider" Ecopla.
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Dans tous les cas, ils ont ainsi aussi prévu de manifester le même jour à 14 heures devant le siège d'"En marche!", le mouvement d'Emmanuel Macron.
Ecopla, un calvaire qui dure depuis mars
Le cauchemar a démarré fin mars pour les 77 salariés d'Ecopla. L'unique fabricant français de barquettes en aluminium, faute de trésorerie suffisante, a été liquidé et ses salariés licenciés. Parmi eux, 25 ont décidé de monter un projet de Scop (société coopérative et participative) pour reprendre l'entreprise basée à Saint-Vincent-de-Mercuze, en Isère.Mais leurs espoirs ont été brisés lorsque le tribunal de commerce de Grenoble, le 16 juin dernier, a préféré l'offre de l'ancien concurrent italien d'Ecopla Cuki Cofresco, qui proposait 1,5 millions d'euros pour les machines et les moules, contre les 100.000 euros des salariés. Mais ces derniers affirment avoir levé 2,3 millions d'euros et prévoient la reprise de 20 à 30 salariés dans l'immédiat, de 50 d'ici à trois ans. C'est pour défendre ce projet qu'ils sont montés à la capitale.
Depuis la décision du tribunal, en juin, dont ils ont fait appel, plusieurs salariés se relaient pour occuper le site et "surveiller l'outil de travail pour ne pas qu'il s'en aille". Cet appel sera examiné le 5 octobre.